Plusieurs des films dont la carrière a été brusquement interrompue le 20 décembre, jour de l’ordonnance de fermeture des salles de cinéma et de spectacle, reprendront leur envol dès le 7 février, aux côtés de primeurs. Tour d’horizon.

Les productions hollywoodiennes attendues seront à peu près toutes au rendez-vous : Spider-Man : No Way Home (Spider-Man — Sans retour), de Jon Watts, West Side Story, de Steven Spielberg, The Matrix Resurrections (La matrice – Résurrections), de Lana Wachowski, Nightmare Alley (Ruelle de cauchemar), de Guillermo del Toro, et Sing 2 (Chantez ! 2), de Garth Jennings.

Benedetta, de Paul Verhoeven, Josep, d’Aurel, Flee, de Jonas Poher Rasmussen, La main de Dieu, de Paolo Sorrentino, Prière pour une mitaine perdue, de Jean-François Lesage, Red Rocket, de Sean Baker, et The Power of the Dog (Le pouvoir du chien), de Jane Campion, auront aussi l’occasion de se faire valoir de nouveau sur grand écran. Au Cinéma du Musée, on reprend aussi le programme constitué des courts métrages Mourir en vie (Benoit Brière), La traversée (Ève Saint-Louis) et La voix humaine (Pedro Almodóvar).

La rare exception ? Au revoir le bonheur. Chez Les Films Opale, qui distribue cette comédie de Ken Scott ayant dû quitter l’affiche au bout de trois jours d’exploitation en décembre, on préfère attendre un peu avant de relancer le film, récemment primé au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez. Au revoir le bonheur reprendra l’affiche partout au Québec le 11 mars.

« Le prix d’interprétation qu’ont obtenu collectivement les quatre acteurs à l’Alpe d’Huez a eu un bel écho au Québec et on veut donner la meilleure chance possible au film, indique Christian Larouche, producteur et distributeur. On laisse d’abord passer tous les gros titres qui reviennent, et on pourra sans doute mieux se positionner ensuite. Le 11 mars, il y aura aussi moins de films en concurrence. Nous devions cependant sortir Confessions [Luc Picard] ce jour-là, mais nous le reporterons, probablement à l’été, afin de laisser la place à Au revoir le bonheur. »

Ajout de nouveautés

Alors que certains cinémas ne reprendront leurs activités que le 11 février, le directeur des cinémas Beaubien, du Parc et du Musée à Montréal, Mario Fortin, a décidé de rouvrir ses salles dès le 7 février afin de s’accorder « quelques jours de rodage ». Comme dans d’autres salles, on y retrouvera les films d’avant les Fêtes.

Nous avons fait le tour de tous les distributeurs pour connaître leurs intentions et il s’adonne que la plupart d’entre eux souhaitaient relancer les films ayant quitté l’affiche le 20 décembre quand on s’est fait sauvagement fermer.

Mario Fortin, directeur des cinémas Beaubien, du Parc et du Musée

En plus de toutes ces productions qui reprendront vie dans les salles, il faut ajouter plusieurs primeurs du moment. Les cinéphiles se réjouiront de pouvoir enfin voir Drive My Car. Le film de Ryûsuke Hamaguchi, lauréat du prix du meilleur scénario au Festival de Cannes l’an dernier, est l’un des favoris de la critique et pourrait bien figurer avantageusement dans la prochaine course aux Oscars.

Parmi les primeurs que proposeront les grandes chaînes d’exploitation dès le 7 février, signalons en outre American Underdog, d’Andrew Erwin et Jon Erwin, Belle, un film d’animation japonais réalisé par Mamoru Hosoda, Jackass Forever, de Jeff Tremaine, The King’s Daughter, de Sean McNamara, Scream (Frissons), de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, sans oublier The 355 (Les 355), de Simon Kinberg.

PHOTO FOURNIE PAR PARAMOUNT PICTURES

Les amateurs de frissons pourront voir Scream (Frissons) en primeur sur grand écran dès le 7 février.

Deux longs métrages français seront aussi proposés dès la réouverture des salles : C’est la vie, comédie de Julien Rambaldi, et On est fait pour s’entendre, de Pascal Elbé.

Des règles familières

La mise en place de cette réouverture des salles sera quand même un petit peu moins difficile que les précédentes, dans la mesure où les règles sanitaires devant être observées dans les cinémas (passeport vaccinal, port du masque, capacité réduite à 50 %, distanciation) sont exactement celles auxquelles étaient soumis les exploitants quand les projecteurs se sont éteints en décembre.

« On applique les mesures à la lettre afin que le spectateur se sente en sécurité, précise de son côté Daniel Séguin, vice-président principal de la chaîne Cineplex.

Les studios ont fait l’expérience des sorties simultanées en salle et en ligne au cours des derniers mois et je crois qu’ils reconnaissent bien maintenant l’importance d’une sortie en salle en exclusivité avant d’aller sur les plateformes. On sent leur soutien, en tout cas.

Daniel Séguin, vice-président de la chaîne Cineplex pour l’est du Canada

Tout comme Daniel Séguin, Vincent Guzzo se réjouit du retour des employés qui, en grande majorité, acceptent de reprendre leur poste. « Nous étions déjà en manque de personnel avant le 20 décembre, ce qui m’empêchait de faire des projections en matinée, mais tous ceux qui étaient là reviennent. »

IMAGE FOURNIE PAR ENTRACT FILMS

Flee, très beau film de Jonas Poher Rasmussen, fait partie des films qui reprendront l’affiche dès le 7 février.

L’embarras du choix

Ouvrant les portes de ses cinémas le 8 février seulement, « parce que le mardi est une grosse journée », le directeur général des Cinémas Guzzo, très critique des politiques sanitaires du gouvernement québécois, indique avoir eu « l’embarras du choix » pour établir sa programmation de relance.

« L’obligation du passeport vaccinal nous a fait mal dans certains cinémas, pas du tout dans d’autres. On était même presque revenus à la normale dans quelques-uns. Avec les Spider-Man, Scream, The 355, Jackass et tout ça, je pense que les gens vont revenir. »