(Pékin) La star américaine du film d’action Fast and Furious 9 John Cena a publié mardi une courte vidéo sur les réseaux sociaux chinois pour s’excuser d’avoir qualifié Taïwan de « pays » à la grande colère des internautes chinois.  

La Chine revendique l’île de Taïwan, qu’elle considère comme une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation officielle d’indépendance sur l’île.  

À l’occasion de la promotion du dernier épisode de la saga, John Cena a qualifié Taïwan de « pays », lors d’une rencontre avec des fans qui s’est tenue sur l’île au début du mois.  

« J’ai donné beaucoup, beaucoup d’interviews pour Fast and Furious 9 et j’ai fait une erreur durant une interview », plaide en mandarin John Cena, dans une vidéo diffusée mardi sur le réseau social chinois Weibo.  

« Je dois dire, et c’est très, très important, que j’aime et respecte la Chine et le peuple chinois. Je suis vraiment, vraiment désolé pour mon erreur. Je m’excuse », poursuit-il, dans une séquence visionnée plus de deux millions de fois.

Ces regrets n’ont pas convaincu tout le monde.

« Il vous faut déclarer en chinois que “Taïwan fait partie de la Chine” ou nous n’accepterons pas » ces excuses, rétorque un internaute.

Ils ont aussi provoqué l’indignation d’une partie de la classe politique américaine, accusant l’acteur de se museler, au profit de Pékin.

« Un monde où le Parti communiste chinois contrôle ce que les Américains peuvent dire n’est pas une sorte d’obscure menace cauchemardesque. C’est le présent », a fustigé le sénateur républicain Marco Rubio.

Fast and Furious 9 a fait une entrée fracassante au box-office chinois, le plus important au monde, avec 148 millions de dollars récoltés le week-end dernier.  

Le sujet de Taïwan est sensible aux yeux de Pékin, qui n’hésite pas à utiliser son vaste marché intérieur comme moyen de pression face aux grandes marques internationales.  

Par le passé, la NBA ou des géants du luxe ont été victimes de boycottages et de la colère des internautes chinois pour avoir abordé la question des droits de la personne ou des sujets que le régime communiste considère comme sensibles.