La National Society of Film Critics (NSFC), une association américaine de critiques de cinéma fondée en 1966, a diffusé mardi sur Twitter une déclaration pour dénoncer une décision du magazine Variety, la bible de l’industrie du spectacle à Hollywood, qui brimerait la liberté de critiquer de ses membres.

Rappel des faits. Interviewée par le New York Times le 24 décembre, l’actrice Carey Mulligan est revenue sur une critique du film Promising Young Woman, parue il y a un an. Dans son compte-rendu très positif de cette comédie à l’ère du #metoo, Dennis Harvey, un journaliste pigiste au Variety, s’est questionné sur le choix de l’actrice pour le rôle principal. Selon lui, elle n’a pas le physique idéal « pour interpréter une femme fatale »…

Quelques jours après la publication de l’entrevue du Times, Variety a offert ses excuses à Carey Mulligan et publié un avertissement en tête du texte sur son site. La publication dit regretter le « manque de sensibilité et les insinuations » envers la comédienne.

Pour la NSFC, la réaction de Variety tient de la « capitulation ». « Si un jugement peut parfois déplaire aux artistes mentionnés dans une critique, les médias doivent protéger l’indépendance éditoriale face au pouvoir de l’industrie [du cinéma]. » Au milieu de la tourmente, « Variety a choisi le camp du pouvoir, au lieu d’appuyer son journaliste ».

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