Le documentariste Serge Giguère, récent lauréat du prix du Québec Albert-Tessier, tente présentement de mettre la dernière touche à un projet de documentaire sur Maurice Richard amorcé en 1980 par son collègue et ami cinéaste Robert Tremblay, aujourd’hui décédé.

Mon Maurice à moi, titre du projet, se veut l’amalgame de deux visions autour de Maurice Richard et de sa représentation dans l’imaginaire collectif québécois.

« Le but est de revisiter le mythe de Maurice Richard aujourd’hui, indique Simon Rodrigue, coordonnateur à la distribution chez Productions Rapide-Blanc, maison co-fondée par M. Giguère et Sylvie Van Brabant. Le projet a récemment été déposé à la SODEC pour l’obtention de financement à la production. »

Au-delà du film, l’histoire même de ce projet est assez fascinante. MM. Tremblay et Giguère travaillaient ensemble dans les années 1970. Ils fondent une compagnie de production, Les films d’aventure sociale du Québec. Une de leurs œuvres, Belle famille, a fait parler d’elle à l’époque.

Or, en 1980, ils commencent à prendre des images de Maurice Richard rencontré par Tremblay dans une activité commune auprès de jeunes défavorisés. D’autres images s’ajoutent au fil des ans et même après la mort du Rocket, en mai 2000.

PHOTO PRODUCTIONS RAPIDE-BLANC

Le documentariste Serge Giguère.

Le projet s’étire de 1980 à 2016. Robert Tremblay est à la réalisation et Giguère à la direction photo. On voit entre autres Maurice Richard rencontrer le chanteur folklorique Oscar Thiffault qui lui a consacré une chanson et aussi avec Paul Stuart, un entraîneur de la première heure dans la vie du célèbre numéro 9. Paul Stuart a cru dans le talent de Maurice Richard et ce dernier lui en a toujours été reconnaissant.

Plusieurs anciennes vedettes du CH dont Émile Butch Bouchard, Henri Richard et Bernard Geoffrion, apparaissent aussi dans certains segments.

En tout, les deux comparses ont 20 heures de bobines tournées en 16 mm. Mais en 2018, Tremblay est frappé par la maladie et demande à son ami de terminer le projet.

« Nous avons pu faire numériser les bobines à l’ONF et le matériel a été réduit à trois heures avec lesquels Serge Giguère va travailler à son montage, dit M. Rodrigue.

Rétrospective à la CQ

Par ailleurs, un projet de rétrospective des œuvres de Serge Giguère et en préparation et sera présenté à la Cinémathèque québécoise au cours de l’hiver 2022.

« On y verra des versions restaurées des films Le roi du drum (sur le batteur et percussionniste de jazz Guy Nadon) et Oscar Thiffault qui ont été restaurés et d’autres films plus anciens », indique M. Rodrigue.

Vérification faite auprès de la Cinémathèque, on nous confirme aussi que deux autres films restaurés, Belle Famille et Depuis que le monde est monde, une co-réalisation avec Sylvie Van Brabant, seront aussi de cette rétrospective.

Rappelons que le prix Albert-Tessier est un des neuf Prix du Québec remis annuellement à des personnes oeuvrant dans le domaine culturel et est attribué à une personne pour sa contribution dans le domaine de l’audiovisuel ou des arts de la scène.