(Paris) La Marseillaise sera chantée jeudi après-midi aux Invalides où plusieurs centaines de personnes, dont Emmanuel Macron, assisteront à la cérémonie d’hommage national à Jean-Paul Belmondo, décédé lundi à 88 ans, avant ses obsèques le lendemain.

Une cérémonie codifiée

Elle débutera à 16 h 30 dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, un immense espace de 102 mètres de long pour 64 de large. Recouvert du drapeau tricolore, le cercueil de l’acteur sera déposé au centre, devant les quelques centaines de personnes invitées à la cérémonie : sa famille, ses proches, Emmanuel et Brigitte Macron, des membres du gouvernement et de la classe politique ainsi que des personnalités du cinéma, de la culture et du sport.

Derrière elles, sous les arcades, seront massées quelque 1000 personnes du public qui auront pu rentrer sans invitation préalable, mais en présentant un laissez-passer sanitaire. Deux écrans géants retransmettront la cérémonie sur l’esplanade des Invalides.

Après avoir passé les troupes en revue, Emmanuel Macron prononcera l’éloge funèbre de celui qu’il a présenté lundi comme « un trésor national » qui, « parmi nos grands acteurs, était celui qui remportait haut la main la palme du public ».

Le discours sera suivi par une minute de silence et la cérémonie sera conclue par la Marseillaise.

L’hommage des Français

En raison de l’immense popularité de l’acteur, l’Élysée et la famille ont décidé d’ouvrir les portes des Invalides vers 19 h 30, après la fin de la cérémonie, à tous ceux qui souhaiteraient se recueillir devant le cercueil, qui restera dans la cour.

Un tel dispositif avait déjà été mis en œuvre après le décès de l’ancien président Jacques Chirac, mort le 26 septembre 2019 à 86 ans, permettant à des milliers de personnes de se recueillir devant son cercueil.

Les obsèques seront célébrées vendredi à 11 h en l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris.

Après la disparition de Johnny Halliday en décembre 2017, sa famille et les autorités avaient jugé que le cadre strict d’un hommage national n’était pas adapté à sa personnalité. Ils avaient alors organisé un « hommage populaire » dans les rues de Paris avant les obsèques à l’église de la Madeleine, sur les marches de laquelle Emmanuel Macron avait prononcé un discours.

Qui avant Belmondo ?

L’hommage national est décidé par le président de la République avec l’accord de la famille du défunt. Cet honneur était auparavant essentiellement réservé aux militaires et à quelques civils ayant eu « un passé de résistant ou un haut grade dans la Légion d’honneur », comme Jacques Chaban-Delmas, l’Abbé Pierre ou Stéphane Hessel.

En 2015, le président François Hollande avait innové en décidant d’organiser aux Invalides une cérémonie pour les victimes des attentats du 13 novembre, dont celui du Bataclan.

Parmi les personnalités civiles honorées aux Invalides, figurent Jacques-Yves Cousteau en 1997 ou Pierre Schoendoerffer en 2012, ainsi que les politiques Philippe Seguin (2010), Pierre Mauroy (2013), Charles Pasqua (2015), Michel Rocard (2016)…

Depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a déjà présidé aux Invalides onze cérémonies en hommage à Simone Veil (2017), Jean d’Ormesson (2017), Claude Lanzmann (2018), Charles Aznavour (2018), Arnaud Beltrame (2018), Jean Daniel (2020) ou Daniel Cordier (2020), ainsi qu’aux soldats morts au Mali en 2019. Un hommage national a été également rendu à l’enseignant décapité Samuel Paty, mais dans la cour de la Sorbonne en octobre 2020.

Un hommage national est prévu début 2022 pour saluer la mémoire de l’avocate féministe Gisèle Halimi, décédée en 2020.

En 2018, Jean-Paul Belmondo était présent aux Invalides pour la cérémonie d’hommage à son « ami de toujours » Charles Aznavour, qu’il avait alors qualifié d’« homme formidable ».