(Deauville) Le festival du cinéma américain de Deauville a présenté Pig, un film en compétition qui campe un Nicolas Cage en homme des bois reclus, mais « délicat », selon son réalisateur interrogé mardi par l’AFP.

« C’est un homme aux allures d’ogre, mais délicat et attentionné. Il va apprendre à appliquer ce calme que la forêt encourage à ses relations avec les autres », explique Michael Sarnoski, 33 ans.

Pig, son premier long métrage, est sorti le 16 juillet au Québec. Le cinéaste était loin d’imaginer au départ que Nicolas Cage incarnerait le rôle-titre et nourrirait la truie pendant le tournage pour la domestiquer.

Rob vit en ermite dans une cabane en forêt avec sa truie, qui trottine derrière lui d’un pas aussi léger que celui d’un chien fidèle. L’animal au poil roux, plus soyeux que les cheveux de son maître, le chérit visiblement, l’aide à trouver des truffes dans la forêt.

Amir, un jeune homme en coupé sport jaune clinquant vient régulièrement chercher les précieux champignons. Mais un jour, un commando fait violemment irruption dans la sérénité de la forêt et enlève le cochon au domicile de Rob.

Son maître va alors devoir, pour la première fois depuis des années, sortir du bois pour retrouver le seul être vivant qui lui soit proche. Il va lui falloir renouer avec un monde qu’il a quitté après le décès de sa compagne, un monde où ses talents de chef cuisinier l’avaient rendu célèbre. Amir, à qui Rob n’adressait jusqu’alors pas la parole, finit par accepter d’aider son fournisseur.

« Le film raconte l’histoire d’un homme qui doit se reconnecter à lui-même et à son passé pour pouvoir à nouveau se connecter aux autres », poursuit le cinéaste. Amir va lui aussi progressivement sortir de sa carapace pour goûter à l’authenticité que lui propose Rob, sage aux allures de Frankenstein du fait des coups qu’il a reçus lors du rapt.

En arrière-plan se dessine une industrie de la truffe « associée à beaucoup de crimes ».

« C’est la réalité. Les animaux qui sont des bons chercheurs de truffes sont parfois volés, car ils valent beaucoup l’argent. Ils sont gardés par des hommes armés », poursuit-il.

« Aujourd’hui la plupart des gens utilisent plutôt des chiens parce que les cochons mangent les truffes », précise Michael Sarnoski.

Treize films sont en compétition à Deauville. Le jury présidé par Charlotte Gainsbourg annoncera les lauréats samedi.