(Deauville) La 47e édition du festival du cinéma américain de Deauville s’est ouverte vendredi soir avec la projection de Stillwater, déjà présenté à Cannes, et avec l’arrivée du jury présidée par Charlotte Gainsbourg.

Sous un temps estival, Charlotte Gainsbourg, souriante en robe noire, s’est dite « très flattée » d’être présidente sur le tapis rouge menant à la salle proche de la plage de la station normande.  

« C’est un jeu ! Je ne prends pas ça très au sérieux : je ne suis pas sûre d’être la plus capable de juger un film même si je fais du cinéma depuis très longtemps ! Je vais me fier à mes instincts », a expliqué Charlotte Gainsbourg.  

Parmi les membres du jury figurent également Denis Podalydès et Delphine De Vigan. « Je suis un peu le candide de l’histoire, ça m’amuse beaucoup. J’ai envie de discussions contradictoires, d’autres points de vue, de débattre… », a expliqué l’acteur. L’écrivaine souhaite, elle, « être impressionnée » et veut être guidée par son « regard de spectatrice ».  

Contrairement à l’an passé, les trois salles accueillant le festival pourront accueillir les films avec une jauge pleine, une situation qui ravit Edouard Philippe qui a emprunté le tapis rouge.  

« Venir à un festival, après ces longues périodes d’interruption et de confinement, c’est d’une certaine façon reprendre tout le sel de la vie culturelle dont on a été privé ces derniers mois », a dit le maire du Havre et ancien premier ministre.

Quatre films en compétition sont présentés ce week-end, Pleasure, Blue Bayou, Pig et We are living things, sur les treize en compétition qui tenteront de succéder à The Nest, vainqueur l’an passé.  

Sur les 13 films indépendants des studios hollywoodiens en compétition, « j’ai 12 équipes de films qui sont présentes, ce qui prouve que les Américains », quasi absents l’an passé, « n’ont pas peur de venir à Deauville », a estimé le directeur du festival Bruno Barde.

Johnny Depp dimanche

Au total 53 films seront projetés et c’est « Stillwater » de Tom McCarthy, diffusé à Cannes, qui ouvre le bal. Matt Damon y incarne un homme taiseux et taciturne qui a longtemps négligé sa famille et qui décide de faire le voyage de l’Oklahoma jusqu’à Marseille pour voir sa fille incarcérée pour meurtre.  

Et dès samedi matin, les regards seront braqués vers deux films en compétition, Blue Bayou et Pleasure.  

Interdit aux moins de 18 ans, Pleasure est une plongée dans l’univers du X à Los Angeles, avec une jeune Suédoise de 20 ans qui tente d’y faire carrière. « J’ai décidé de me confronter à ce monde. Ça a été une aventure incroyable. J’ai débarqué en pensant que c’était un monde patriarcal, oppressif envers les femmes… et ça l’est », explique la réalisatrice suédoise Ninja Thyberg, interrogée dans le dossier de presse du film attendu dans les salles françaises le 21 octobre.

Le film du réalisateur américain Justin Chon, Blue Bayou, déjà présenté à Cannes dans la catégorie « Un certain regard », sera également diffusé aux festivaliers samedi : Antonio LeBlanc, né en Corée, mais qui a grandi en Louisiane, risque d’être expulsé des États-Unis alors qu’il élève une petite fille avec la mère de cette dernière.

PHOTO PETR DAVID JOSEK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Johnny Depp

Oliver Stone de son côté viendra défendre samedi, hors compétition, son JFK L’Enquête qui n’a pour l’heure pas trouvé de distributeur, malgré sa présentation à Cannes. Dylan Penn, présente vendredi soir sur le tapis rouge, évoquera Flag Day un film de son père Sean dans lequel elle joue et qui concourait pour la Palme d’Or en juillet.

Johnny Depp, 58 ans, est attendu dimanche dans la station balnéaire normande. L’acteur, qu’une récente saga judiciaire a opposé à un tabloïd sur fond d’accusations de violences conjugales, présentera hors compétition City of lies dimanche soir. Il y joue un policier à la retraite forcée. Le film, qui repose sur un duo avec Forest Whitaker, est sorti directement en DVD.