(Deauville) Le 47e festival du cinéma américain de Deauville, qui s’ouvre vendredi soir, devrait être marqué par un retour des Américains, Johnny Depp en tête, une compétition avec des personnages en quête d’identité, et des films inédits français comme le dernier Claude Lelouch.

Sur les 13 films indépendants des studios hollywoodiens en compétition, « j’ai 12 équipes de films qui sont présentes, ce qui prouve que les Américains n’ont pas peur de venir à Deauville », a estimé le directeur du festival Bruno Barde interrogé lundi par l’AFP.

Johnny Depp, 58 ans, est attendu dimanche dans la station balnéaire normande. L’acteur, qu’une récente saga judiciaire a opposé à un tabloïd sur fond d’accusations de violences conjugales, présentera hors compétition City of Lies. Il y joue un policier à la retraite forcée. Le film, qui repose sur un duo avec Forest Whitaker, est sorti directement en DVD.

Oliver Stone de son côté viendra défendre samedi, hors compétition, son JFK l’Enquête qui n’a pour l’heure par trouvé de distributeur, malgré sa présentation à Cannes.

Dylan Penn évoquera en parallèle Flag Day le film de son père Sean Penn dans lequel elle joue.

Côté compétition, le jury principal sera présidé par Charlotte Gainsbourg et le jury révélation par Clémence Poésie (En thérapie). Les prix seront décernés le 11 septembre.

Il y sera beaucoup question de personnages « en quête d’identité, ce qui est normal : quand, dans le monde, les repères vacillent, le mieux c’est de se tourner vers soi, de se retrouver », précise Bruno Barde.

Parmi les plus remarqués par la critique figure Pig de Michael Sarnoski, avec Nicolas Cage, un film « d’une beauté et d’une profondeur énormes », selon le Washington Post. Ce thriller raconte l’histoire d’un ancien chef cuisinier vedette, reclus dans les bois et à la recherche de son cochon qui a été kidnappé. Il doit prochainement sortir en France.

Concourent également Down with the King de Diego Ongaro avec la vedette américaine du hip-hop Freddie Gibbs, déjà présenté hors compétition à Cannes ; Blue Bayou de Justin Chon (sélection Un certain regard à Cannes) ou John and the Hole, de Pascual Sisto qui faisait partie de la sélection cannoise 2020.

Deux films en compétition ont une date de sortie en France. La proie d’une ombre de David Bruckner, annoncé pour le 15 septembre. Et Pleasure de la Suédoise Ninja Thyberg, interdit aux moins de 18 ans, attendu dans les salles le 21 octobre. Il s’agit de l’histoire d’une jeune Suédoise qui veut faire carrière dans le porno et découvre un monde où le plaisir cède vite la place au risque, à la toxicité et à la misogynie.

Sera également en compétition Red Rocket de Sean Baker, sur le retour dans sa ville natale d’une vedette du porno déchue, un des films qui a marqué la compétition à Cannes, même s’il n’a pas eu de prix.

Inédits français

Hors compétition, le jeune réalisateur et acteur américain Jim Cummings, Grand Prix à Deauville en 2018, viendra présenter son second film, cosigné avec JP McCabe, The Beta Test, annoncé pour décembre dans les salles françaises. La 44e édition du festival l’avait récompensé pour Thunder Road, un pamphlet tragicomique contre la « virilité à la John Wayne ».

Pour la seconde année consécutive, le festival propose des inédits français. Claude Lelouch présentera ainsi, avec nombre d’acteurs-vedettes, L’amour, c’est mieux que la vie. Le réalisateur, Palme d’or en 1966 pour Un homme et une femme, tourné à Deauville, a assuré en octobre à RTL qu’il s’agirait de son dernier film.

Laure Calamy, qui a remporté le César de la meilleure actrice en mars, Christophe Honoré ou encore Yvan Attal feront également le déplacement pour présenter leurs prochains longs métrages.

Au total 53 films seront projetés.

Les organisateurs tablent sur une fréquentation en nette hausse par rapport aux 38 000 spectateurs de l’édition 2020 marquée par la COVID-19, a indiqué lundi M. Barde. Les années précédentes, le festival attirait environ 60 000 personnes selon les organisateurs.