Du 1er au 6 septembre, la place de la Paix, située au cœur de Montréal, accueillera la sixième édition du festival Courts d’un soir, qui se démarque par une programmation de grande qualité, dont un volet singulier, à savoir la présentation de deux courts métrages mettant en vedette de jeunes adultes atteints de trisomie 21.

Un projet de médiation culturelle est né sous la direction de la comédienne et animatrice Geneviève Néron, de l’organisme Le Bureau — Firme artistique, et du Regroupement pour la trisomie 21. Il a permis le tournage de deux courts métrages très drôles intitulés Le dernier formulaire, avec Normand D’Amour, et La salle d’attente.

Ceux-ci seront présentés le dimanche 5 septembre à compter de 17 h dans le cadre d’un 5 à 7.

En entrevue téléphonique, Geneviève Néron se réjouit de cette invitation qui permettra aux jeunes acteurs de rencontrer le public et d’assister avec les spectateurs à la projection de ces films dont ils sont partie prenante.

« Nous avons mis sur pied l’organisme en 2018 et nous y tenons des ateliers de jeu d’acteur. On ne fait pas d’audition ; on prend simplement tous ceux qui ont envie de s’investir et de travailler. Le but n’est pas de faire de grands films ni de remporter des prix, mais de permettre à ces jeunes vivant avec la trisomie 21 d’être représentés et de se voir à l’écran. Ils sont extrêmement fiers, et je crois qu’ils seront émus [à la projection du 5 septembre], car ils se verront pour la première fois sur grand écran. »

En mars 2020, La salle d’attente devait être projeté au festival Regard, à Saguenay, mais l’évènement a été annulé en raison de la pandémie, qui s’est aussi répercutée sur les activités de l’organisme.

Or, un mois plus tôt, en février, les jeunes acteurs avaient eu le temps de tourner le deuxième court, Le dernier formulaire, avec un Normand D’Amour d’une grande générosité.

Le film raconte l’histoire d’un homme qui vient de mourir, mais qui, avant de passer la porte du ciel, est aux prises avec toutes sortes de tracasseries administratives.

Ce film a aussi été présenté à Regard cette année ainsi qu’aux Rendez-vous Québec Cinéma, dans un festival à Madrid et bientôt au festival de courts métrages de Trouville, en France.

Normand est devenu le parrain de notre laboratoire artistique et a, avec joie, servi de coach aux jeunes.

Geneviève Néron, de l’organisme Le Bureau — Firme artistique

Geneviève Néron rêve déjà à un troisième court métrage lui permettant d’aller encore plus loin. « On aimerait pouvoir déposer un projet à la SODEC [Société de développement des entreprises culturelles] pour obtenir du financement. Cela nous permettrait de faire vivre une expérience totale de cinéma à nos participants », dit-elle.

Programmation costaude

Cela dit, cette sixième édition du festival Courts d’un soir propose une solide programmation de courts métrages, de séries courtes et de clips musicaux provenant du Québec et d’ailleurs dans le monde.

Parmi les titres de courts métrages, notons Les grandes claques, d’Annie St-Pierre, Dors-tu ?, de Nadia Louis-Desmarchais, et le terrifiant Free Fall, d’Emmanuel Tenenbaum, dans lequel des courtiers misent contre la Bourse alors que les tours du World Trade Center s’effondrent. Voyez aussi Décoloniser l’histoire, série courte de Télé-Québec dans laquelle l’histoire du Québec et du Canada est revue par des personnes autochtones et racisées.

Les œuvres sont présentées gratuitement en volet compétitif tous les soirs à 19 h. La place de la Paix est située sur le boulevard Saint-Laurent, en face du Monument-National.

Consultez le site du festival Courts d’un soir