(Los Angeles) Une juge a rejeté jeudi une des onze accusations de nature sexuelle contre l’ancien magnat du cinéma, Harvey Weinstein, lors de la procédure de mise en accusation.

La juge Lisa B. Lench avait rejeté, il y a deux semaines, une accusation de violence sexuelle par contrainte, jugeant qu’elle tombait sous le coup de la prescription. Elle avait toutefois autorisé le procureur à la modifier en conséquence et d’en présenter une nouvelle.

Elle a constaté jeudi que la plainte modifiée n’avait pas permis de régler ce problème de prescription et l’a rejetée.

Vêtu d’un uniforme de prisonnier du comté de Los Angeles, Weinstein était présent au cours de la séance. S’il était enchaîné à un fauteuil roulant, il n’était pas menotté au début de la procédure.

La juge Lench a donné une lueur d’espoir au procureur, affirmant que s’il convoque à nouveau le grand jury et lui soumet un nouvel acte d’accusation, elle pourrait l’accepter. Elle n’a pas donné d’instruction précise à ce sujet.

« Je ne peux pas vous dire quoi faire », a dit la juge.

Les faits reprochés à Weinstein dans cet acte d’accusation remontent à mai 2010. Il a été inculpé une première fois en janvier 2020, avant l’expiration du délai de prescription. Les procureurs ont ensuite obtenu un chef d’accusation identique d’un grand jury, six mois plus tard, à l’expiration du délai.

La juge a penché en faveur des arguments de l’avocat du prévenu, Alan Jackson, affirmant qu’il s’agissait dans les faits d’une nouvelle poursuite qui avait été intentée trop tard.

Weinstein demeure accusé de quatre chefs de viol et six autres chefs d’agression sexuelle. Il a plaidé non coupable à tous ces chefs le mois dernier lors de sa première comparution devant le tribunal.

Il a été extradé de New York où il purge déjà une peine de 23 ans de prison.

La défense dit avoir reçu une liste de 248 témoins pour le procès, dont la date n’a pas encore été déterminée. Elle compte rejeter bon nombre d’entre eux.

« Aujourd’hui, c’est un excellent exemple de la raison pour laquelle nous avons besoin de juges et des jurys qui ont du cran pour résister aux fausses accusations », a déclaré l’avocat de Weinstein, Mark Werksman à l’extérieur du tribunal.