(Taipei) Taïwan a affirmé mardi avoir exigé une rectification après que les organisateurs du Festival du film de Venise ont présenté deux longs métrages représentant l’île comme étant de « Taipei chinois », du nom de la capitale de l’île.

Le documentaire The Night du réalisateur Tsai Ming-liang et le drame The Falls de Chung Mong-hong ont été présentés au festival comme étant de Taïwan.  

Mais les organisateurs de cet évènement ont changé le nom sur le site officiel du festival à la suite d’une « contestation » de la part de Pékin, a affirmé le ministère des Affaires étrangères de Taipei.  

Le bureau de représentation de Taïwan en Italie a demandé une rectification qui est jusqu’à présent restée sans réponse, a déclaré Kendra Chen, responsable adjointe du département des affaires européennes du ministère.

« Nous continuerons à dialoguer avec les organisateurs et à exiger la rectification afin de nous assurer que nos films ne feront pas l’objet d’une répression excessive et que notre souveraineté ne sera pas annihilée », a-t-elle déclaré lors d’un point de presse en ligne.

Des films de Jane Campion, Pedro Almodovar et Paolo Sorrentino figurent parmi les films en compétition à la 78e édition du Festival de Venise, qui se tiendra du 1er au 11 septembre.  

L’AFP a contacté les organisateurs du festival afin d’obtenir un commentaire, sans réponse dans l’immédiat.  

Né en Malaisie et habitant à Taïwan, Tsai Ming-liang est l’un des réalisateurs de l’île les plus reconnus sur le plan international.  

Son long métrage « Vive L’Amour », réalisé en 1994, a remporté le très convoité Lion d’or à Venise et « Stray Dogs » a reçu le Grand Prix du jury en 2013.  

Cependant, les artistes taïwanais sont souvent exclus des évènements internationaux ou obligés de s’inscrire sous des noms que Pékin juge acceptables.  

Les athlètes taïwanais doivent également concourir sous le nom de « Taipei chinois », comme ce fut le cas lors des JO de Tokyo.  

La « République populaire de Chine », basée à Pékin et dirigée par le Parti communiste, considère l’île comme une partie de son territoire. Elle menace d’utiliser la force en cas de déclaration formelle d’indépendance à Taipei.