Notre envoyé spécial sur la Croisette fait un compte rendu des dernières nouvelles du Festival de Cannes.

Sean Penn fustige Donald Trump

Lors d’une conférence de presse tenue dimanche en marge de la présentation, en compétition officielle, de Flag Day, son nouveau film à titre de réalisateur, Sean Penn n’a pas mâché ses mots. Interrogé sur les initiatives qu’il a prises avec l’organisation humanitaire qu’il a fondée en 2010, le Community Organized Relief Effort, pour favoriser les tests de dépistage de la COVID-19 et l’accès à la vaccination pour les populations moins favorisées, le cinéaste, qui tient aussi le rôle principal de son long métrage, a fustigé Donald Trump en qualifiant l’administration du 45e président des États-Unis d’« obscène », sur le plan tant humain que politique. « C’était vraiment comme si quelqu’un tirait sur les communautés les plus vulnérables avec une mitraillette à partir d’une tourelle de la Maison-Blanche ! », a-t-il déclaré. Reconnaissant le changement radical survenu avec l’arrivée de Joe Biden à la présidence, il estime qu’aucun effort intègre pendant la pandémie n’a pu être fait par le gouvernement fédéral avant le départ de Donald Trump et de son administration.

Anne Frank et la crise des réfugiés

PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Ari Folman est venu lancer Where Is Anne Frank à Cannes. Son film est présenté hors compétition.

En campant une partie de l’intrigue de Where Is Anne Frank, remarquable long métrage d’animation présenté hors compétition, « un an plus tard que maintenant », le cinéaste Ari Folman a souhaité lier le destin tragique de l’adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale à celui des enfants victimes de la crise des réfugiés. « Nous évoquons le destin d’Anne Frank et la tragédie de l’Holocauste, mais aussi le sort de ces millions d’enfants qui, aujourd’hui, vivent dans des zones de guerre. Un enfant sur cinq est en danger », a déclaré le réalisateur israélien lors d’une conférence de presse. En 2008, Ari Folman avait subjugué les festivaliers grâce à Waltz with Bashir, long métrage d’animation à travers lequel il racontait le traumatisme que lui a valu son service militaire dans l’armée israélienne. Huit ans après The Congress, le cinéaste propose un film qui deviendra sans nul doute essentiel dans la transmission de l’histoire d’Anne Frank auprès des nouvelles générations, et contribuera à ce que les traces de l’Holocauste ne soient jamais effacées dans l’imaginaire collectif mondial.

Voyage, voyage…

PHOTO ERIC GAILLARD, REUTERS

Yuriy Borisov, Juho Kuosmanen et Seidi Haarla ont assisté à la présentation de Compartment No. 6 en compétition officielle.

La chanson Voyage, voyage, de Desireless, a pour l’instant été entendue deux fois dans les films de la compétition, notamment dans l’excellent film Compartment No. 6, de Juho Kuosmanen. « Cette chanson est aussi très connue en Finlande, a expliqué le cinéaste dimanche. Mais c’est dans un taxi à Tallinn, en entendant la chanson qui jouait à la radio, que j’ai choisi de l’utiliser. Elle allie à la fois l’idée du voyage et le plaisir de voyager, mais aussi toute la solitude et la mélancolie qu’un voyage peut engendrer. J’ai eu le sentiment que cette chanson cadrait très bien avec le film. » Le road movie arctique relate l’aventure d’une Finlandaise étudiant à Moscou. Intéressée par l’archéologie, Laura (Seidi Haarla) décide de se rendre en train à Mourmansk afin de visiter un site de pétroglyphes. Se déroulant en bonne partie à l’intérieur du train, le récit se concentre surtout sur la rencontre entre la jeune femme et celui avec qui elle partagera sa cabine pendant tout ce très long trajet. « Filmer dans un train avec toute une équipe fait en sorte que l’expérience du voyage qu’on évoque dans le film est pratiquement la même que celle que nous vivions au tournage », a ajouté le cinéaste.