Notre envoyé spécial sur la Croisette fait un compte rendu des dernières nouvelles du Festival de Cannes.

Oui, mais elle est comment, Mylène ?

Lors de la traditionnelle conférence de presse du premier jour, où tous les membres du jury sont réunis devant la presse, Mylène Farmer a particulièrement attiré l’attention des photographes. Née au Québec, de parents français, et ayant passé chez nous ses années de plus tendre enfance, l’interprète de Désenchantée est reconnue pour l’envergure de ses spectacles pharaoniques, mais aussi pour son extrême discrétion, voire un certain culte du secret. A-t-elle dû se faire violence pour accepter l’invitation que lui a lancée Thierry Frémaux ? « Oui et non, a-t-elle confié d’une voix douce, avec un sourire aussi éclatant que gêné. Il est vrai que ma nature est discrète, mais j’ai dit oui tout de suite, car Cannes représente quelque chose d’extraordinaire à mes yeux. » La chanteuse a aussi profité de l’occasion pour rendre hommage à Jane Campion, toujours la seule réalisatrice lauréate d’une Palme d’or dans l’histoire du Festival de Cannes. « La leçon de piano est un chef-d’œuvre », a-t-elle dit.

Maggie Gyllenhaal évoque Jeanne Moreau

PHOTO JOHN MACDOUGALL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Maggie Gyllenhaal

Quand elle a été appelée à dire ce que le Festival de Cannes signifie pour elle, Maggie Gyllenhaal a évoqué une photo de Jeanne Moreau qu’elle a récemment mise sur son compte Instagram. Prise en 1958, elle montre Jeanne Moreau debout sur une table lors d’une grande réception, qui s’apprête probablement même à esquisser quelques pas de danse. « Après l’année qu’on vient de vivre, j’aimerais que ce soit un petit peu comme ça ! », a déclaré l’actrice.

Lisez la publication de Maggie Gyllenhaal

Un monde dirigé par des gangsters

PHOTO VALÉRY HACHE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Spike Lee

Une journaliste venue de la Géorgie a pris le micro pour expliquer aux militants notoires que sont Maggie Gyllenhaal, Spike Lee et Kleber Mendonça Filho, et aussi à la presse internationale, à quel point les droits de la personne sont bafoués dans son pays, particulièrement ceux des communautés LGBTQ+, tout autant que la liberté de la presse. « Ce monde est dirigé par des gangsters, a déclaré Spike Lee. L’agent Orange, le type au Brésil, Poutine, ils font ce qu’ils veulent, peu importe. Ils n’ont ni morale ni scrupules. C’est le monde dans lequel on vit. Tout ce qu’on peut faire, c’est les dénoncer. » Le cinéaste a d’ailleurs intimé les journalistes présents dans la salle à voir de quoi il en retourne. « Votre rôle n’est pas seulement de critiquer les films, mais de critiquer les gangsters du monde aussi ! »