Menteur, comédie sortie en 2019 dans laquelle Louis-José Houde incarne un fabulateur compulsif, fait l’objet d’une adaptation en France, ont annoncé lundi les producteurs québécois Denise Robert et Émile Gaudreault. Le tournage s’est amorcé ce lundi sur la Côte d’Azur.

« Ça s’est fait très vite », explique celui qui est aussi réalisateur et coscénariste du long métrage. « On a commencé les discussions après la sortie du film, à la fin de l’été 2019. Les chiffres du box-office et la bande-annonce ont intrigué les Français. Une dizaine de producteurs nous ont approchés, et on a écouté ce qu’ils avaient à dire. »

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Émile Gaudreault

C’est finalement Gaumont, prestigieuse maison de production habituée aux comédies populaires (Intouchables, Les visiteurs, Le dîner de cons) qui a remporté la mise. Parmi les arguments retenus : « la compréhension du film, l’enthousiasme et la passion », énumère Émile Gaudreault. Le cinéaste dit n’avoir jamais assisté à un tel « bidding war » (guerre d’enchères) depuis Louis 19, le roi des ondes (1994), comédie de Michel Poulette qu’il a coscénarisée.

L’adaptation, le scénario et la réalisation du Menteur hexagonal ont été confiés à Olivier Baroux (Les Tuche, Entre amis). « C’est un maître de la comédie », souligne la coproductrice Denise Robert, qui se dit « privilégiée » de pouvoir compter sur une société cinématographique du calibre de Gaumont.

Champ libre

Cette fois, le réalisateur de De père en flic et de sa version française, Père fils thérapie ! ne souhaitait pas mener la barque du projet outre-Atlantique.

« J’ai dit dès le départ que je donnais carte blanche, avant même qu’Olivier Baroux soit choisi, explique Émile Gaudreault. Je n’étais pas la bonne personne pour guider cette adaptation-là. Je suis trop collé sur l’original. Je n’ai pas le recul. »

Émile Gaudreault n’a pas jugé utile de lire le scénario, pas plus qu’il ne souhaite s’immiscer dans les prochaines étapes du film. « Il faut que le réalisateur s’approprie l’histoire et trouve ce qui résonne en lui pour en faire quelque chose d’original et de senti. Sinon, tu fais de la peinture à numéros. »

Le rôle principal sera défendu en France par Tarek Boudali (Épouse-moi mon pote, Babysitting). Artus, Pauline Clément, Karim Belkhadra et Claire Nadeau font aussi partie de la distribution.

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Denise Robert

« Ils ont formé une belle équipe, un beau casting, se réjouit Denise Robert, présidente de Cinémaginaire. Je pense que M. Baroux va vraiment faire un film qui va plaire à la population et qui va pouvoir s’exporter. »

Un Menteur américain ?

Coécrit au Québec par Éric K. Boulianne et Sébastien Ravary, Menteur relate les tribulations loufoques de Simon (Louis-José Houde), menteur professionnel qui voit ses inventions devenir réalité. Antoine Bertrand, Anne-Élisabeth Bossé, Catherine Chabot et Geneviève Schmidt y tiennent aussi la vedette. Le film a accumulé plus de 6 millions de dollars au box-office québécois et a remporté l’Écran d’or pour la production canadienne la plus lucrative de 2019. La même année, le film a été présenté dans la section « avant-première » du Festival du film francophone d’Angoulême.

Pourquoi annoncer cette adaptation seulement au moment où l’équipe française donne le premier tour de manivelle ?

« On ne savait pas si le début de tournage serait compromis avec l’état de la santé publique, explique Denise Robert. Mais là, ça s’est concrétisé ! »

Sans donner trop de détails, Émile Gaudreault et Denise Robert n’excluent pas que d’autres adaptations de Menteur voient le jour ailleurs dans le monde.