Même si le palmarès du Festival du nouveau cinéma de Montréal (FNC) a été dévoilé la semaine dernière, la sélection est encore offerte en ligne dans son intégralité (à quelques exceptions près) jusqu’au 31 octobre. Voici quelques suggestions, parmi lesquelles des productions lauréates.

Atlantis, de Valentyn Vasyanovych

La Louve d’or a été attribuée à ce film ukrainien, déjà lauréat l’an dernier du prix du meilleur film du programme Orrizonti, une section officielle de la Mostra de Venise. Visuellement saisissant (on retiendra notamment cette scène orwellienne de l’annonce d’une fermeture d’usine), le quatrième long métrage de fiction de Valentyn Vasyanovych se distingue aussi grâce à ses longs plans-séquences. Campé dans l’est de l’Ukraine en 2025, un an après la fin d’une guerre, le film relate la rencontre entre un ancien soldat et une travailleuse humanitaire, histoire de transcender les souvenirs horribles ancrés dans leurs esprits.

Khamsin, de Grégoire Couvert et Grégoire Orio

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Une scène de Khamsin, un film de Grégoire Couvert et Grégoire Orio, lauréat du prix des Nouveaux alchimistes au Festival du nouveau cinéma

Lauréat du prix des Nouveaux alchimistes, Khamsin résonne encore plus fort — comme si c’était possible — à la lumière des évènements tragiques survenus au Liban au cours des derniers mois. Les documentaristes ont en effet suivi quelques musiciens de la scène underground de Beyrouth pour faire entendre leur musique (dont les envolées sont parfois très engageantes), mais aussi, surtout, pour qu’ils nous racontent leur vision de leur pays. Nés pendant la guerre au cours des années 1990, ces hommes — les femmes sont absentes — tracent le portrait d’un pays qu’ils aiment, malgré le chaos dans lequel ils ont toujours vécu et la corruption des partis gouvernementaux.

Judy Versus Capitalism, de Mike Hoolboom

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Une scène de Judy Versus Capitalism. Ce documentaire de Mike Hoolboom a obtenu au Festival du nouveau cinéma le prix du meilleur film de la compétition nationale.

Judy Rebick est la figure emblématique des luttes féministes au Canada anglais. De tous les combats, cette communicatrice est devenue célèbre en 1983, le jour où elle a fait barrage à un militant anti-choix qui voulait attaquer le docteur Henry Morgentaler avec un couteau. Mais au-delà de ce déplorable incident, Mme Rebick a porté la voix des femmes canadiennes pendant des décennies, tout en épousant les causes découlant d’une injustice. Le documentariste Mike Hoolboom livre un portrait à la fois social et intime, vibrant et très riche en scènes d’archives. Notez que Judy Versus Capitalism, auquel le prix du meilleur film de la compétition nationale a été décerné, est offert en version originale anglaise, sans sous-titres. Une séance questions-réponses est aussi proposée en rattrapage.

Sin La Habana, de Kaveh Nabatian

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Yonah Acosta dans Sin La Habana, un film de Kaveh Nabatian

Après le très bel essai cinématographique Les sept dernières paroles, qu’il avait dirigé, le cinéaste et musicien montréalais Kaveh Nabatian propose une histoire coécrite avec Pablo Herrera, un producteur de musique à Cuba. Le récit de Sin La Habana relate le parcours d’un danseur classique (Yonah Acosta) qui souhaite quitter son île avec son amoureuse avocate (Evelyn O’Farrill) afin de mieux exercer son art. Aussi croit-il trouver une solution en feignant l’amour avec une touriste québécoise d’origine iranienne (Aki Yaghoubi). Ce beau film a obtenu le prix de la diffusion. Une séance questions-réponses avec le cinéaste est aussi offerte en rattrapage.

Undine, de Christian Petzold

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Paula Beer dans Undine, un film de Christian Petzold

Le nouvel opus du réalisateur de Barbara, Phoenix et Transit a valu plus tôt cette année à Paula Beer le prix d’interprétation féminine à la Berlinale. Celle qui fut révélée au public international grâce à Frantz (François Ozon) livre en effet ici une performance magnifique dans le rôle d’Ondine, une historienne qui, à la suite d’une rupture amoureuse, se reconstruit auprès de Christoph (Franz Rogowski), un mystérieux maître-nageur. Misant sur deux axes (les explications sur l’histoire du développement urbain de Berlin font contraste à l’aspect plus fantastique du récit), Christian Petzold propose une vision contemporaine de la légende allemande. C’est très réussi.

Classe de maître de Philippe Falardeau

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Philippe Falardeau a offert une classe de maître dans le cadre du FNC.

Il est possible de rattraper la classe de maître qu’a offerte le cinéaste québécois Philippe Falardeau la semaine dernière, en marge de la présentation en clôture du festival de son plus récent film, My Salinger Year. Présentée par la Guilde canadienne des réalisateurs (DGC/GCR), cette leçon de cinéma prend la forme d’une interview — menée par le cinéaste Daniel Roby (Louis Cyr, Target Number One) — au cours de laquelle le réalisateur de Monsieur Lazhar retrace son parcours. Cette discussion est offerte sur la plateforme YouTube.

> Regardez la classe de maître de Philippe Falardeau

> Consultez le site du Festival du nouveau cinéma de Montréal