(Montréal) Il y a précisément 100 ans, le 12 février 1920, mourait dans le village de Fortierville, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Trois-Rivières, une petite fille de 10 ans, Aurore Gagnon, connue dans la culture populaire québécoise comme « la petite Aurore l’enfant martyre ».

Le Dictionnaire biographique du Canada rapporte qu’Aurore Gagnon a vécu une vie ponctuée de nombreux gestes de maltraitance et de brutalité. Une autopsie réalisée au lendemain de sa mort par un médecin légiste de Québec a révélé que le corps de l’enfant affichait 54 blessures qui ne pouvaient être que le résultat des coups qui lui avaient été portés.

Quelques semaines après sa mort, le père d’Aurore, Télesphore Gagnon, et sa deuxième femme, Marie-Anne Houde, ont été arrêtés. À l’issue de leur procès, le père a été condamné à la prison à perpétuité alors que Marie-Anne Houde a été condamnée à mort. M. Gagnon a été libéré après cinq ans de pénitencier, tandis que la peine de mort de Mme Houde a été commuée en prison à vie. Elle a néanmoins été libérée en 1935 et est morte moins d’un an plus tard.

Quant à Télesphore Gagnon, il s’est marié une troisième fois. Il est mort à Fortierville en 1961.

L’histoire bouleversante d’Aurore Gagnon a été reprise dans des romans, une pièce de théâtre et un film du réalisateur Jean-Yves Bigras sorti en 1952. Le scénariste Luc Dionne a réalisé en 2004 une nouvelle version, Aurore, avec la jeune Marianne Fortier dans le rôle-titre et Hélène Bourgeois-Leclerc en marâtre.

Le nom d’Aurore, de même que le monument funéraire qui honore sa mémoire au cimetière de Sainte-Philomène, à Fortierville, figurent au Répertoire et au Registre du patrimoine culturel du Québec.