(Paris) Au cinéma, les actrices ne vieillissent pas, elles disparaissent : la part des femmes employées comme actrices dans des longs métrages fond de façon importante à partir de… 30 ans, selon des chiffres dévoilés jeudi par le CNC.

De 25 à 29 ans, les jeunes femmes sont plus nombreuses (51,4 %) que leurs comparses masculins (48,6 %) dans les quelque 1400 films sortis de 2009 à 2018, analysés par le Centre national de la cinématographie et de l’image animée (CNC).

Mais leur proportion chute ensuite drastiquement : dans les films français, les personnages trentenaires sont à 57,5 % des hommes et 42,5 % des femmes.

Et de 50 à 59 ans, les femmes ne représentent plus que 31,1 % des interprètes sur les plateaux.

Le CNC a également calculé l’écart de rémunération entre les acteurs et les actrices : il est de moins de 10 % avant 50 ans, mais il augmente ensuite, car la rémunération des actrices décroche avec l’âge, pas celle des acteurs.

Ces statistiques ont été publiées par le CNC dans le cadre des assises de la parité organisées par le collectif 50/50 pour faire avancer le sujet dans l’industrie du cinéma.

En ressort une image contrastée de la situation. Le nombre de films réalisés par des femmes a certes progressé de 50 % entre 2010 et 2019, puisque 52 films avaient une femme pour réalisatrice en 2010 et 78 (dont neuf avec une femme coréalisatrice) en 2019. La part des femmes progresse, mais on reste loin de celle des hommes puisque cette année-là, 223 films ont été réalisés par des hommes.

Pour les premiers films, ils étaient 40 % (soit 28 films) à être réalisés par des femmes en 2019, contre 27 % il y a un peu moins de dix ans. 

« Cela indique que l’on voit sans doute émerger une nouvelle génération de réalisatrices », a analysé le directeur des études du CNC, Benoît Danard. Ces films restent toutefois des plus petites productions que ceux des hommes, avec des budgets 40 % plus faibles.

La part des femmes progresse dans la plupart des métiers du secteur, même les plus techniques comme électriciens ou régisseurs, bien qu’elles restent très minoritaires, a-t-il ajouté.

Enfin l’écart salarial reste très important et culmine pour les réalisatrices, payées 37 % de moins que les réalisateurs.