En ligne à compter de ce jeudi, la 23e présentation des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) s’amorce avec une approche nouvelle. Les films sont présentés à l’intérieur de huit sections thématiques et divisés en trois périodes de visionnement : du 12 au 18 novembre, du 19 au 25 novembre et du 26 novembre au 2 décembre. Qu’on achète son passeport pour l’accès complet ou des forfaits par section, il faut voir les films durant leur période de mise en ligne. Voici six suggestions, deux par semaine.

City Hall, de Frederick Wiseman

La première semaine du festival regroupe les sections Confronter l’histoire, Explorer la nature et Trouver ses communautés. Le film-phare de cette première semaine est sans conteste City Hall (Trouver ses communautés), de Frederick Wiseman. Le grand documentariste américain propose un pavé de 273 minutes consacré au maire Marty Walsh, de Boston, à tout l’appareil municipal et aux enjeux à affronter. Un « pamphlet positif anti-Trump » qui permet de « mieux comprendre » la politique actuelle, suggère l’équipe du festival.

Icemeltland Park, de Liliana Colombo

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Scène d’Icemeltland Park avec ses consignes !

D’ordinaire, le réchauffement climatique est source de préoccupation. Mais ici, il est synonyme de… tourisme. Au Groenland, des amateurs de sensations fortes vont observer des pans de banquise s’effondrer dans la mer. Des images subséquentes montrent que cela n’a rien de drôle. Un mot aussi pour attirer votre attention sur le très poétique court métrage Un fleuve l’hiver, de Félix Lamarche, qui fait découvrir le Saint-Laurent dans l’infiniment grand comme dans l’infiniment petit.

En route pour le milliard, de Dieudo Hamadi

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Scène d’En route vers le milliard

Dans la deuxième semaine, les RIDM proposent les sections Réfléchir la dystopie, Devenir soi-même et Contester le pouvoir. Dans cette dernière catégorie, on verra En route pour le milliard, documentaire du Congolais Dieudo Hamadi. Celui-ci trace le portrait de victimes de la guerre des Six Jours, conflit survenu en 2000, en route pour Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, afin d’exiger réparation. Ce film de M. Hamadi, un habitué des RIDM, fait partie de la sélection Cannes 2020.

Wintopia, de Mira Burt-Wintonick

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Souvenir heureux dans Wintopia

Inscrit dans la section Devenir soi-même, le long métrage québécois Wintopia, de Mira Burt-Wintonick, va très certainement attirer l’attention. Quiconque fraye dans le monde du documentaire québécois connaît l’œuvre du cinéaste Peter Wintonick. Mort trop jeune, Wintonick a laissé inachevé son projet de film utopique. À travers un portrait intimiste mais sans complaisance, sa fille Mira rend hommage à ce père aimé mais constamment parti à la recherche de son œuvre partout dans le monde. On le sent, on le voit et on l’entend, Mira aurait aimé côtoyer son père plus souvent et plus longuement.

Southern Sorceresses, d’Eliane et Caffé et de Beto Amaral

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Scène de Southern Sorceresses

En clôture du festival, les sections Repenser l’intimité et Survivre à la violence seront accessibles durant la troisième semaine. Nous venant du Brésil, ce film de la section Repenser l’intimité est réalisé à six mains et fait la démonstration que la divergence d’opinions n’est pas un frein au militantisme lorsque la cause est juste. Ainsi, à São Paulo, un groupe de militants et artistes LGBTQ+ utilise la rue et les places publiques pour lutter contre la discrimination. Performances artistiques alternent avec commentaires à la caméra.

Purple Sea, d’Amel Alzakout et de Khaled Adbulwahed

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La mer est bleue, mais l’angoisse, omniprésente dans Purple Sea.

Collée à l’ère du temps, la section Survivre à la violence s’intéresse autant au conflit du Haut-Karabakh qu’à l’impitoyable guerre antidrogue menée par le gouvernement Duterte aux Philippines ou aux réfugiés rohingya au Bangladesh. Dans cette galerie de films-chocs, on s’intéressera à Purple Sea, où l’on plonge tête première dans la réalité d’une embarcation remplie de migrants dérivant sur la Méditerranée. Un genre de film-catastrophe version réalité.

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