Tenu à Toronto, le festival du documentaire Hot Docs est l’un des plus importants en son genre au monde. Pandémie oblige, l’édition 2020 a lieu en ligne. Et les gagnants des prix sont déjà connus ! La majeure partie du festival ne pourra être vue qu’en Ontario, mais quelques films sont diffusés sur CBC et CBC Gem (le Tou.tv anglophone). Voici quelques-unes des œuvres québécoises qui y seront présentées.

Prière pour une mitaine perdue

Le très beau film de Jean-François Lesage a déjà été couronné meilleur long métrage documentaire canadien à Hot Docs. Fidèle à ses films précédents, toujours aussi intéressé par la nuit et le mont Royal, le réalisateur poursuit sa quête poétique de Montréal, s’arrêtant cette fois sur le thème de la perte. « La perte, mais aussi le désir profond de retrouver quelque chose, souligne-t-il en entrevue. Et le meilleur point de départ pour moi constituait le comptoir des objets perdus à la STM. »

Les personnes filmées ont accepté non seulement de l’être, mais aussi de donner des entrevues où elles évoquent des pertes plus personnelles. Une démarche fascinante.

Diffusé seulement en Ontario pendant Hot Docs, le film sera plus tard offert au Québec.

Sous le même soleil

PHOTO FOURNIE PAR LES FILMS DU 3 MARS

Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan fait peu parler de lui dans les médias. François Jacob documente la crise dans Sous le même soleil.

Pour son deuxième documentaire, François Jacob propose une œuvre singulière. Il a tourné sa caméra vers la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux anciennes républiques soviétiques en conflit armé ouvert en dépit d’un cessez-le-feu adopté en 1994. « En m’y rendant avec un groupe de journalistes intéressés par un autre sujet, j’ai vite humé le fond de l’air caractérisé par la fin du vivre ensemble et de l’amitié entre les peuples, dit-il. Ça m’a interpellé de voir des gens de villages voisins s’entre-déchirer pour des terres. » La première mondiale du film est aussi singulière que le sujet puisqu’elle a lieu en ligne ! « C’est plutôt une mise à disposition du film, dit-il. Il n’y a pas non plus de rencontre avec le public pour une séance de questions-réponses. Par contre, j’ai participé à un échange avec un modérateur que les internautes pourront voir. »

Diffusé seulement en Ontario pendant Hot Docs, le film sera plus tard offert au Québec.

The Walrus and the Whistleblower

PHOTO TIRÉE DU SITE OFFICIEL DE HOT DOCS

Une scène du film The Walrus and the Whitstleblower

Ce film de Nathalie Bibeau draine un parfum de controverse. Il y est question de Philip Demers, ancien employé du parc récréatif Marineland de Niagara Falls, en Ontario, qui, en 2012, s’est insurgé contre les conditions de vie en captivité des animaux. L’affaire a vite tourné à la foire, et le lanceur d’alerte est maintenant poursuivi pour 1,5 million, accusé par son ancien employeur d’avoir comploté pour tenter d’enlever un morse, Smooshi, auquel il était particulièrement attaché. Un récent article du journal The Standard de St. Catharines, en Ontario, indique que la cause est toujours devant la cour. Une histoire abracadabrante !

Ce jeudi soir à 20 h sur CBC.

They Call Me Dr. Miami

PHOTO TIRÉE DU SITE OFFICIEL DE HOT DOCS

Une scène du film They Call Me Dr. Miami

Dans le sud de la Floride, tout le monde connaît ou appelle le chirurgien plastique Michael Salzhauer le Dr Miami. Sa spécialité : recréer des corps parfaits avec augmentations mammaires et fesses à la brésilienne. Mais le cinéaste québécois Jean-Simon Chartier est allé voir l’autre versant, plus personnel, de ce médecin-célébrité. Quand il ne travaille pas, Salzhauer est un juif orthodoxe qui respecte le sabbat, bon mari et bon père de cinq enfants. Ses contradictions font de cet homme un personnage parfait pour un documentaire.

Diffusé sur CBC Gem.

Finding Sally

PHOTO TIRÉE DU SITE DE HOT DOCS

Dans Finding Sally, Tamara Dawit reconstitue le portrait de sa tante militante emportée par la Terreur rouge, nom donné à une répression menée par une junte militaire de l’Éthiopie à compter de février 1977.

Les Québécoises Isabelle Couture et Katarina Soucop (CatBird Films) ont produit ce documentaire de Tamara Dawit qui part sur les traces de Sally, sa tante disparue il y a 40 ans et qu’elle n’a jamais connue. Avec l’aide de ses tantes survivantes, la cinéaste a reconstitué le portrait de sa tante militante qui, comme tant d’autres jeunes de sa génération, a été emportée par la Terreur rouge, nom donné à une répression menée par une junte militaire de l’Éthiopie à compter de février 1977.

Diffusé sur CBC Gem.

 > Consultez le site du festival Hot Docs (en anglais)