(Toronto) Les trésors les plus précieux sont parfois les plus petits au Festival international du film de Toronto.

Bien que les longs métrages tendent à accaparer la majeure partie de l’attention, certains courts métrages ont aussi droit à la gloire des Oscars, y compris de nombreux films canadiens.

L’année dernière, par exemple, les courts métrages canadiens présents au festival comprenaient le drame d’action Fauve du Québécois Jérémy Comte et la comédie d’animation Animal Behavior d’Alison Snowden et David Fine, qui ont par la suite obtenu des nominations aux Oscars.

Les courts métrages programmés cette année au TIFF incluent le conte animé The Physics of Sorrow du Montréalais Theodore Ushev, qui avait été finaliste aux Oscars en 2017 pour Blind Vaysha. Le TIFF affirme qu’il s’agit du premier film entièrement animé utilisant de la peinture à la cire chaude.

Le scénariste et réalisateur torontois Joseph Amenta, qui est au TIFF cette année avec son court métrage Flood, estime que c’est actuellement une période excitante pour les Canadiens qui réalisent ces projets.

« Je pense que l’on s’attend à ce que les courts métrages canadiens soient bons », a déclaré Joseph Amenta, dont le film raconte l’histoire d’un adolescent bizarre, interprété par Sanjay Pavone, qui emmène sa petite sœur (Isabelle Franca) dans une aventure d’anniversaire qui dévoile par inadvertance une partie cachée de sa vie.

Joseph Amenta a souligné les récents éloges faits au sujet de plusieurs autres courts métrages canadiens, dont la coproduction Brotherhood de Meryam Joobeur, qui a remporté un prix au TIFF l’année dernière. Il y a aussi eu Marguerite de la Montréalaise Marianne Farley, finaliste aux Oscars plus tôt cette année.

Lors de la projection de Flood au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en France plus tôt cette année, Joseph Amenta a déclaré avoir constaté une appréciation particulière des titres canadiens.

La liste de courts métrages canadiens présentés au TIFF cette année compte plusieurs autres projets associés à des noms bien connus, notamment Please Speak Continuously And Describe Your Experiences As They Come To You, par le réalisateur d’Antiviral, Brandon Cronenberg, fils du célèbre cinéaste David Cronenberg.

Oracle est le premier film de l’acteur Aaron Poole, que l’on voit également au TIFF cette année dans Clifton Hill. Jayne Eastwood et Raven Dauda de Star Trek : Discovery tiennent la vedette dans Life Support de Renuka Jeyapalan.

On retrouve également I Am in the World as Free and Slender as a Deer on a Plain de l’actrice Sofia Banzhaf, qui est aussi en vedette du festival cette année dans le film Black Conflux.

« Je sais […] que les récits courts suscitent un vif intérêt dans le monde », a déclaré Aaron Poole, dont le film est axé sur un jeune garçon dans une maison en construction.

La clé pour faire découvrir son court métrage semble être de s’assurer qu’on est « partout à la fois » et de conclure des « accords non exclusifs avec toutes les plateformes pour que les gens puissent très facilement et rapidement découvrir votre histoire », ajoute-t-il.

« Dans le passé, il existait peut-être un modèle de distribution plus traditionnel, quelque peu monétisé, qui suggérait d’aller à un festival, puis de passer à la télévision, puis d’être diffusé en ligne. Mais ce que j’entends maintenant, c’est qu’un cinéaste peut très vite passer de la postproduction à la diffusion mondiale. Je suis donc très heureux de partager ma première histoire complète avec autant de gens que possible. »

Selon Joseph Amenta, pour de nombreux cinéastes comme lui, l’objectif ultime est de réaliser un long métrage, car il est pratiquement impossible de gagner sa vie uniquement avec des courts métrages.

Mais il trouve qu’il y a de la beauté à la fois dans les limites et dans la liberté de réalisation des courts métrages, pour lesquels il affirme qu’il existe davantage de financement gouvernemental que pour les films plus longs.

« Généralement, les courts métrages sont assez contenus, vous êtes donc autorisé à plonger profondément dans ces univers et ces personnages », explique Joseph Amenta.

« Il n’y a pas de temps à perdre, jamais. Je pense donc que les acteurs apprécient vraiment ce processus. »

Pour le public, les courts métrages offrent la possibilité de vivre les émotions d’une histoire sans se soucier de la logistique de la même manière que pour un long métrage, a-t-il ajouté.

« Vous êtes autorisé à faire des choses complètement nouvelles, vous pouvez montrer de nouveaux univers, de nouveaux personnages, de nouvelles formes de narration, et le public est encore en train de digérer ce que vous lui avez montré avant d’avoir eu l’occasion de le juger. »

Le festival du film de Toronto se termine dimanche.