Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, a réitéré hier après-midi à la Chambre des communes qu’il interviendrait dans les prochains jours dans le dossier du financement des films francophones par Téléfilm Canada.

Interpellé par le député de Longueuil–Saint-Hubert Pierre Nantel, porte-parole en matière de culture et patrimoine pour le Nouveau Parti démocratique (NPD), M. Rodriguez est néanmoins demeuré évasif sur le type de mesures qu’il compte prendre.

« J’aurai le plaisir d’annoncer des mesures très concrètes dans les jours qui suivent », a-t-il indiqué.

Rappelons que depuis quelques semaines, les producteurs de films francophones ont exprimé leur insatisfaction à l’égard de Téléfilm en raison du manque de fonds dans l’enveloppe 2019-2020 pour la production de films francophones. Dans une entrevue à La Presse publiée samedi, Téléfilm a indiqué avoir congédié trois directeurs dans la foulée de cette affaire, estimant que ces derniers avaient promis trop de financement (7,7 millions de dollars) à l’avance sur cette enveloppe annuelle.

Le NPD déposera une motion

En Chambre, le député Nantel a qualifié ces licenciements de « grossiers » et a affirmé qu’ils semaient la « consternation » dans l’industrie cinématographique québécoise.

Aujourd’hui, le député Nantel entend déposer une motion au Comité du patrimoine canadien pour inviter les dirigeants de Téléfilm à s’expliquer sur la situation.

La motion déposée se lit comme suit : « Que le Comité du patrimoine canadien invite le président par intérim du CA de Téléfilm Canada, la directrice générale de Téléfilm Canada, ainsi que des représentants de l’industrie du cinéma francophone, pour faire le point sur les nombreux départs récents dans l’équipe de direction de Téléfilm Canada et sur ses dépenses et ses priorités en 2019-2020. »

M. Nantel espère pouvoir présenter cette motion durant une rencontre publique du Comité.

« Le meilleur endroit pour régler cette crise se trouve au bureau du ministre et après ça, c’est au Comité du patrimoine canadien, nous a-t-il dit au téléphone. On n’a pas de pouvoirs décisionnels, mais on a un pouvoir de faire la lumière sur certaines choses et idéalement d’éclairer le ministre pour aller dans la bonne direction. »