(SAINT-SAUVEUR) Téléfilm Canada a confirmé ce matin avoir engagé dès l’an dernier une bonne partie de ses fonds de 2019-2020 destinés au financement des productions francophones et qu’il n’y aurait pas d’enveloppe supplémentaire ou de fonds d’urgence pour palier à la situation.

Par contre, Michel Pradier, directeur du financement des projets chez Téléfilm a indiqué que les administrateurs de l’organisme grattent actuellement les fonds de tiroirs dans le but de financer « quelques autres projets » qui pourraient aller en production cette année.

L’annonce a été faite au deuxième jour du congrès de l’Association québécoise de production médiatique dont les membres étaient réunis à Saint-Sauveur.

M. Pradier n’a pas donné d’autres détails, indiquant que ceux-ci seraient communiqués plus tard par Mme Christa Dickenson, directrice générale de Téléfilm. C’est Mme Dickenson qui devait être présente ce matin au congrès mais elle a dû partir d’urgence pour des raisons personnelles.

M. Pradier a aussi annoncé que Téléfilm s’était engagé dans une vaste révision de tous ses programmes afin de voir comment l’organisme pourrait, dans les prochaines années, faire augmenter les budgets alloués à la production francophone.

L’annonce a été accueillie avec réserve par la direction de l’AQPM. Lorsque le présentateur Patrick Masbourian a pris la parole après l’allocation de M. Pradier en disant espérer que ce dernier avait répondu aux interrogations des membres, la directrice générale de l’AQPM, Hélène Messier, assise à côté du représentant de La Presse, a dit : « Non ».

Quelques minutes plus tard, en entrevue, Mme Messier a dit avoir été déçue du manque de précision quant aux montants supplémentaires que Téléfilm pourrait fournir à court terme. Elle a cependant jugé « positif » que l'organisme entame une révision complète de ses programmes et ses pratiques. « On a hâte d'en savoir plus là-dessus », nous a-t-elle dit. Elle dit vouloir continuer à collaborer étroitement avec Téléfilm et la SODEC (son pendant québécois) pour la suite des choses.

Le 10 mai prochain, le SODEC annoncera la prochaine cohorte de films qui obtiendront du financement à la production. Ce sont ces films inscrits dans le volet dit sélectif qui risquent d’être pénalisés par le manque de fonds de Téléfilm. Plusieurs (mais pas tous) films québécois sont financés à la fois par la SODEC et Téléfilm, des diffuseurs et des fonds privés tels Harold Greenberg ou Québecor.

Le discours de Michel Pradier a duré cinq minutes et trente secondes. Il n’a pas pris les questions de la salle.