(Montréal) Six cinémas indépendants du Québec estiment que la vente de Cineplex à la multinationale britannique Cineworld Group signifiera «que l’offre cinématographique faite aux Québécois et aux Canadiens sera désormais définie à l’étranger».

La plus grande chaîne de cinéma au Canada a annoncé lundi qu’elle acceptait une offre de rachat amicale de la britannique Cineworld Group, évaluée à 2,8 milliards. Le conseil d’administration de Cineplex a recommandé aux actionnaires d’approuver l’acquisition de ses 165 salles de cinéma canadiennes.

Or, les parts de marché des films québécois, canadiens et étrangers «se réduiront comme peau de chagrin», croient les six cinémas indépendants — Beaubien, du Parc et du Musée, à Montréal, Le Clap Sainte-Foy et Le Clap Loretteville, ainsi que Le Tapis rouge, à Trois-Rivières.

«Quel doute peut-il subsister quant à cet enjeu culturel fondamental lorsque le président de Cineworld Group déclarait (lundi) : “Notre premier objectif post-acquisition sera de combiner les activités de Cineplex avec nos activités américaines”», écrivent les signataires dans un communiqué.

«Allons-nous laisser une multinationale étrangère décider des films que nous allons voir? Allons-nous laisser à Cineworld Group décider de l’avenir de notre cinématographie?»

Les six cinémas indépendants demandent à la ministre québécoise de la Culture, Nathalie Roy, et au ministre canadien du Patrimoine, Steven Guilbault, «de prendre position vigoureusement en faveur de la protection de nos industries culturelles et d’inviter Cineplex à solliciter des offres canadiennes».

Fondée en 1995, Cineworld, devenue une entreprise publique en mai 2007, affirme être la deuxième plus grande chaîne de cinéma au monde, avec des écrans aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Irlande, en Pologne et en Israël, notamment. L’entreprise compte près de 9500 écrans dans 786 salles et emploie environ 30 000 personnes.