Téléfilm Canada estime que son initiative pour soutenir les films dirigés par des femmes a progressé, mais elle interpelle l’industrie du divertissement pour que plus de réalisatrices soient aux commandes de longs métrages à grand déploiement.

Des chiffres dévoilés jeudi suggèrent que la société se rapproche de son objectif d’atteindre la parité de genre dans le milieu cinématographique d’ici 2020.

Selon Téléfilm Canada, au cours du dernier exercice financier, 59 % de ses fonds de production ont été octroyés à des projets dans lesquels au moins une femme était productrice principale, réalisatrice ou scénariste.

La société affirme que les projets réalisés avec des femmes productrices ont enregistré les gains les plus importants, atteignant une quasi-parité des investissements dans son portefeuille.

Toutefois, Téléfilm indique n’avoir dépensé que 28 % de son budget pour des films réalisés par des femmes et 36 % pour scénarios féminins.

Cet écart entre les genres était plus prononcé dans les films dont le coût dépassait 2,5 millions. Dans cette catégorie, environ le quart des projets étaient dirigés par des femmes et 35 % avaient des scénaristes féminines.

En revanche, plus de la moitié des documentaires ont été pilotés par des réalisatrices et 83 % avaient une productrice.

L’industrie interpellée

La directrice générale de Téléfilm, Christa Dickenson, a assuré que la société faisait sa part pour élever le talent féminin émergent.

Par exemple, dans un programme destiné aux cinéastes débutants, les femmes représentaient 43 % des réalisateurs, 45 % des scénaristes et 68 % des producteurs.

Bien que les hommes continuent de dominer dans les projets à gros budget, Mme Dickenson souligne que Téléfilm a fait des progrès pour inverser cette tendance mondiale depuis le lancement de l’initiative sur la parité des sexes en 2017.

Selon elle, les femmes peuvent réaliser de grandes choses lorsqu’elles en ont la chance. Elle a notamment mentionné les exemples de La femme de mon frère, de Monia Chokri, qui a reçu cette année le Prix coup de cœur du jury dans la section Un certain regard au prestigieux Festival de Cannes, et The Grizzlies, de Miranda de Pencier.

« Je pense que le but est d’avoir de plus en plus de femmes dans la filière, a expliqué Mme Dickenson. Avoir ces histoires de réussite apportera d’autres histoires de réussite. »