Après s’être souvent fait reprocher de privilégier le cinéma d’auteur au détriment des films plus populaires, la direction du Gala Québec Cinéma a modifié son processus de sélection en vue d’atteindre un meilleur équilibre. Résultat? Des films comme 1991 et La Bolduc sont en aussi bonne position que Répertoire des villes disparues, À tous ceux qui ne me lisent pas, Une colonie et La grande noirceur. Survol.

1991, tout partout!

S’il remporte un Iris dans toutes les catégories dans lesquelles il est en lice, le troisième volet de la série autobiographique de Ricardo Trogi pourrait battre d’un trophée le record établi par C.R.A.Z.Y. en 2006! En effet, 1991 est cité 16 fois: film, réalisation (Ricardo Trogi), scénario (Ricardo Trogi), interprétation masculine – premier rôle (Jean-Carl Boucher), interprétation féminine – rôle de soutien (Sandrine Bisson), interprétation masculine – rôle de soutien (Alexandre Nachi), direction artistique, direction photo, son, montage, effets visuels, musique originale, costumes, maquillage, coiffure et prix du public.

Trois films dans les trois catégories reines

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La Bolduc, qui met en vedette Debbie Lynch-White, fait belle figure avec 11 citations.

Les films 1991, de Ricardo Trogi, À tous ceux qui ne me lisent pas, de Yan Giroux, La Bolduc, de François Bouvier, Genèse, de Philippe Lesage, La grande noirceur, de Maxime Giroux, Répertoire des villes disparues, de Denis Côté, et Une colonie, de Geneviève Dulude-De Celles, se disputeront l’Iris du meilleur film. De ces sept longs métrages, seulement trois sont en lice dans les trois catégories reines de l’évènement (film, réalisation et scénario), soit 1991, À tous ceux qui ne me lisent pas et Une colonie.

À tous ceux qui ne l’ont pas vu…

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Martin Dubreuil et Céline Bonnier dans À tous ceux qui ne me lisent pas, un film de Yan Giroux

Sorti l’automne dernier, le premier long métrage de Yan Giroux n’a pas connu une grande carrière en salle, mais il a su toucher le cœur des votants. Cité 12 fois, À tous ceux qui ne me lisent pas est un film dont le récit est inspiré de la vie du poète Yves Boisvert, qui a marqué l’adolescence du cinéaste. Les trois interprètes principaux de ce film sont en lice pour un Iris: Martin Dubreuil (interprétation masculine – premier rôle), Céline Bonnier (interprétation féminine – rôle de soutien) et Henri Picard (interprétation masculine – rôle de soutien).

Un nouveau système de sélection

Pour établir les finalistes dans les catégories consacrées aux longs métrages de fiction, un nouveau système a été instauré. Les choix d’un jury, constitué de membres de différentes associations professionnelles, comptent maintenant pour 50 % du vote. L’autre moitié provient du vote participatif de l’ensemble des membres des mêmes associations professionnelles. Plus de 1200 d’entre eux ont tenu à faire entendre leur voix. Le premier tour de vote est ainsi pondéré à 50/50 avec les choix du jury et le vote universel. Le second tour, qui détermine les gagnants, est soumis à un vote universel, comme toujours. «Au fil des ans, nous nous sommes rendu compte que les jurys votaient selon des critères habituellement attribués à des festivals de cinéma», a déclaré à La Presse Patrick Roy, président du conseil d’administration de Québec Cinéma. «Or, nous tenons à ce que cette soirée reflète la diversité et la richesse du cinéma québécois. Je crois que la sélection de cette année en est un beau reflet.»

Le meilleur premier film, une première

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Une colonie, de Geneviève Dulude-De Celles, vaut à Émilie Bierre une citation dans la catégorie de la révélation de l’année. 

Parmi les trophées décernés pour la toute première fois, il convient de souligner celui attribué au meilleur premier film. Pas moins de 18 longs métrages de fiction sont admissibles à ce prix pour lequel, étrangement, ne figure aucun finaliste, et dont le lauréat sera annoncé seulement le soir du gala. En toute logique, À tous ceux qui ne me lisent pas, de Yan Giroux, et Une colonie, de Geneviève Dulude-De Celles, devraient figurer parmi les favoris.

De chaudes luttes

Josée Deschênes (Répertoire des villes disparues), Debbie Lynch-White (La Bolduc), Brigitte Poupart (Les salopes ou le sucre naturel de la peau), Karelle Tremblay (La disparition des lucioles) et Carla Turcotte (Sashinka) pourraient toutes être sacrées meilleure actrice. Du côté masculin, la lutte s’annonce tout aussi serrée: Jean-Carl Boucher (1991), Pierre-Luc Brillant (La disparition des lucioles), Martin Dubreuil (À tous ceux qui ne me lisent pas), Patrick Hivon (Nous sommes Gold) et Théodore Pellerin (Genèse) sont les cinq finalistes.

Où est Denys Arcand?

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Denys Arcand et Maripier Morin – en lice pour l’Iris de la révélation de l’année – sur le plateau de La chute de l’empire américain 

Denys Arcand, dont le retour à la belle forme fut généralement bien accueilli l’an dernier, n’a pas reçu beaucoup d’amour de la part de ses pairs. La chute de l’empire américain n’est cité que quatre fois, notamment dans la catégorie du prix du public et dans celle consacrée au film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec. Vincent Leclerc est sélectionné dans la catégorie de l’interprétation masculine – rôle de soutien, et Maripier Morin est en lice pour la révélation de l’année. Une récolte plutôt mince pour un film honorable, réalisé par l’un des maîtres du cinéma québécois.

20 sur 46

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François Arnaud dans le film de Patrick Demers, Origami, finaliste dans la catégorie du meilleur scénario

Des 46 longs métrages de fiction admissibles, ayant pris l’affiche au moins une semaine au Québec entre le 3 mars 2018 et le 1er mars 2019, 20 obtiennent au moins une sélection. Parmi les films cités seulement une fois, soulignons Les salopes ou le sucre naturel de la peau (Brigitte Poupart, interprétation féminine – premier rôle), Origami (André Gulluni et Claude Lalonde, scénario), Eye on Juliet (film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec), Dans la brume (effets visuels) et Allure (son).

Cielo se distingue

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Une scène tirée de Cielo, un film d’Alison McAlpine

Dans la section consacrée aux films documentaires, Cielo se démarque déjà avec quatre sélections. Le film d’Alison McAlpine, une rêverie cinématographique explorant le ciel nocturne du désert d’Atacama, au Chili, est en lice dans les catégories du film documentaire, de la direction photo, du son et du film s’étant le plus illustré à l’extérieur du Québec, une catégorie ouverte pour la première fois aux longs métrages documentaires.

Le 2 juin, une journée Québec Cinéma

Le Gala Québec Cinéma, animé pour la troisième année de suite par Édith Cochrane et Guylaine Tremblay, se tiendra le 2 juin à 20 h et sera diffusé en direct du studio 42 de Radio-Canada. Le Gala Artisans Québec Cinéma, animé par Karine Gonthier-Hyndman et Guillaume Lambert, aura lieu le même jour à 16 h et sera diffusé en direct de la Société des arts technologiques sur ICI ARTV.