Réaliser une bande-annonce de film est un art en soi. En plus de donner envie aux cinéphiles de voir le long métrage, sans tout révéler pour autant, elle doit établir une ambiance, une signature. Chaque semaine, durant le prochain mois, des réalisateurs québécois nous présenteront leur préférée.

Pourquoi est-ce ta préférée ?

J'ai un faible pour Batman en partant. C'est mon héros de jeunesse. Quand j'étais p'tit cul, j'ai presque sauté du deuxième étage avec une cape, mais mon père m'a rattrapé alors que j'étais à moitié dans les airs ! J'ai même une collection de 450 bandes dessinées, figurines et bidules de Batman. Je suis tout ce qui se fait sur la série. Quand le réalisateur Christopher Nolan a pris les commandes, j'ai été estomaqué, et la bande-annonce m'a transporté ! On sent l'action, l'aventure et le côté comic book, mais dans un réalisme ahurissant. On perçoit aussi une humanité à travers la folie du Joker. Le trailer ne donne pas une idée exacte du film, mais on perçoit la densité narrative du film. Nolan a réussi à tout dire, sans rien dévoiler. Il attise notre intérêt.

Tu as fait tes débuts dans le milieu de la bande-annonce, n'est-ce pas ?

Oui, l'une des premières choses que j'ai faites dans le milieu, c'est le montage de la bande-annonce québécoise du film Nikita de Luc Besson. Il avait été ravi du résultat et il m'avait invité à un petit cocktail entourant la sortie du film.

Es-tu toujours aussi passionné par le sujet aujourd'hui ?

J'ai toujours eu un grand penchant pour le trailer comme forme d'art. Ma blonde et moi regardons toutes les bandes-annonces sur iTunes. Et comme j'ai longtemps joué de la basse, l'instrument qui crée souvent le rythme en musique, sentir le sens rythmique d'une bande-annonce est important pour moi. À mon avis, un grand trailer doit pouvoir être regardé sans son.

Quelle est ta bande-annonce préférée parmi tes films ?

J'aime beaucoup celle de Bon Cop, Bad Cop. Elle représentait parfaitement le film, une comédie de genre action-thriller, un peu buddy comedy à l'américaine, tout en étant très représentative de chez nous. En la regardant, on savait qu'on aurait droit à un film bonbon, un peu adolescent. J'adore aussi celle du Survenant, qui est très poétique. Elle présentait le film comme une oeuvre plus allégorique.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND LA PRESSE

Erik Canuel