Une pétition avait déjà rassemblé plus de 225 000 signatures lundi pour demander au studio Disney de «ré-embaucher» James Gunn, le réalisateur de la saga Guardians of the Galaxy, quelques jours après son renvoi pour d'anciens tweets jugés outranciers.

À l'image de Dave Bautista, les acteurs de la saga de Marvel, filiale de Disney, le soutenaient sur Twitter, comme d'autres célébrités, notamment l'actrice Selma Blair.

«Si des gens disent un tas de trucs stupides quand ils travaillent pour un studio, le studio a tout à fait le droit de les renvoyer si cela fait polémique. Cette situation est différente car (Gunn) a fait ses plaisanteries des années avant de travailler pour Disney, et aussi, c'était des plaisanteries (...) pas drôles, mais (...) pas une opinion», argumente Chandler Edwards, qui a lancé la pétition sur le site change.org.

«L'autre point, c'est que si vous faîtes ça à Gunn, vous devez le faire pour tous les réalisateurs qui ont fait une plaisanterie nulle à un moment de leur vie, c'est-à-dire tous», ajoute-t-il.

Les tweets incriminés, qualifiés d'«indéfendables» par Disney, ont été écrits entre 2008 et 2011. Le scénariste et réalisateur s'y moquait de sujets comme le viol et la pédophilie. Ils ont été déterrés par des personnalités d'extrême droite hostiles à James Gunn, fervent critique de Donald Trump.

Dave Bautista, star du dernier James Bond et de la saga Guardians of the Galaxy, sur des super-héros loufoques, s'emportait sur Twitter: «Que ferez-vous quand des cybernazis vous attaqueront? Qui restera à vos côtés?»

«Beaucoup de personnes qui ont suivi ma carrière savent que quand j'ai commencé, je me voyais comme un provocateur», s'est défendu jeudi le cinéaste de 51 ans, qui dit avoir changé.

James Gunn a réalisé les deux premiers Guardians of the Galaxy, sortis en 2014 et 2017. Le troisième volet, dont la réalisation lui avait été confiée, doit sortir en 2020.

La décision de Disney fait suite au renvoi de Roseanne Barr, vedette d'une sitcom à succès sur sa chaîne ABC, limogée fin mai à la suite d'une plaisanterie raciste sur Valerie Jarrett, ex-conseillère de l'ancien président Barack Obama.

Roseanne Barr affirme dans les médias qu'elle a été sanctionnée à cause de ses opinions pro-Trump, dans une industrie du cinéma qui s'oppose largement au président républicain.

«De quoi réfléchir», a sobrement tweeté Selma Blair pour commenter un article du site Vulture déclarant «James Gunn n'est pas Roseanne et Disney devrait le savoir».