Bryan Singer se fait, avec Apocalypse, l'architecte d'un pont impressionnant par ses matériaux (tous les acteurs ayant la cote se sont donné rendez-vous dans cette distribution) mais dont le « design » ne nous surprend pas outre mesure (nous sommes en terrain très connu), entre sa trilogie ouverte avec First Class et celle qu'il avait amorcée au tournant du millénaire avec X-Men.

Mais, bon, les événements ayant pris une nouvelle tournure dans Days of Future Past, où la ligne du temps a été chamboulée, qui sait sur quoi ce pont-là débouche à présent ! Comprendre qu'il y a (surprise ?) place à d'autres épisodes. Si le dieu du box-office est au rendez-vous.

Parlant de « dieu », c'est ainsi qu'était considéré En Sabah Nur (Oscar Isaac) dans l'Égypte ancienne. Il est le premier des mutants. Et, après des millénaires d'un sommeil non désiré au coeur d'une pyramide, il reprend connaissance en nos années 80.

Apocalypse, c'est lui. Et c'est ce qu'il veut provoquer. La fin du monde tel qu'on le connaît. Certains mutants le suivront. D'autres le combattront. On connaît la chanson.

Et plus on la connaît, plus on apprécie ce X-Men : Apocalypse qui est très (trop ?) autoréférentiel : que de clins d'oeil sont adressés aux opus précédents (et, de façon (im)pertinente, aux années 80) !

On n'hésite pas non plus à sauter comme sur un trampoline - pour aller plus haut, faire plus fort - sur les moments « cultes » des jours passés (ou futurs ? On s'y perd parfois). On se souvient de l'entrée de Quicksilver (Evan Peters) dans Days of Future Past ; le principe de sa grande scène est repris ici mais en plus long, en plus impressionnant, en aussi drôle mais plus essentiel.

NOUVEAUX VISAGES

Et puisqu'il est question d'entrée en matière, là se trouve le point fort du long métrage. Dans sa manière d'introduire ces mutants, tout jeunes, que l'on a connus plus âgés, mieux « installés » dans leur réalité et interprétés par d'autres acteurs. Ces nouveaux/pas nouveaux venus sont rapidement et efficacement campés, et joués par de jeunes acteurs prêts à prendre le relais, c'est évident - que ce soit Sophie Turner (Games of Thrones) en Jean Grey, Kodi Smit-McPhee en Nightcrawler, Tye Sheridan en Cyclops, Alexandra Shipp en Storm, Olivia Munn en Psylocke ou Lana Condor en Jubilee.

Toutes ces recrues pour affronter ou s'allier aux James McAvoy (Professeur X), Michael Fassbender (Magneto), Jennifer Lawrence (Mystique) et autres Nicholas Hoult (Beast), qui reprennent les personnages créés dans First Class mais dont le destin a changé à cause de ce qui est survenu dans Days of Future Past.

On suit ? En fait, un conseil : même si le scénario d'Apocalypse est plutôt simple, prendre le temps de revoir les deux premiers chapitres de la trilogie (quoi ? C'est rien !) augmentera le plaisir ressenti face à ce nouvel opus. Oh, et on reste jusqu'à la fin du générique : il y a (bien sûr) une scène supplémentaire.

X-Men : Apocalypse ***1/2. De Bryan Singer. Avec James McAvoy, Michael Fassbender, Evan Peters, Oscar Isaac. 2 h 24.

Image fournie par 20th Century Fox

Sophie Turner (Jean Grey), Kodi Smit-McPhee (Nightcrawler) et Tye Sheridan (Cyclops) font partie des nouveaux visages de X-Men : Apocalypse.