«Nous agissons ainsi par respect pour les fans. Ils ont envie d'être surpris dans un monde où il est de plus en plus difficile de l'être. Les bandes-annonces disent souvent tout ou trop des films. Vous ne pouvez imaginer le nombre de gens qui me disent ne rien lire par peur de se faire gâcher leur plaisir quand ils verront le long métrage.»

Ainsi s'exprimait, dimanche, la productrice Kathleen Kennedy, questionnée en conférence de presse sur le niveau de confidentialité et les mesures de sécurité prises en ces jours précédant la sortie, 32 ans après Return of the Jedi, du très attendu (un euphémisme!) épisode VII de la saga Star Wars, The Force Awakens de J.J. Abrams.

Bref, c'est en quelque sorte à tâtons qu'environ 200 journalistes nord-américains ont rencontré les artisans d'un film... qu'ils n'avaient pas pu voir, tant est forte la peur des fuites.

Aucune projection n'avait en effet été organisée pour eux par Disney (qui a racheté LucasFilm en 2012 pour la bagatelle de 4 milliards). Une première, même pour des vétérans sur le circuit depuis des décennies.

Auparavant, les informations avaient été fournies au compte-gouttes, accompagnées de multiples mentions «Strictement confidentiel» concernant qui, quand, quoi, où, etc.

Puis, il a fallu se rendre dans un édifice du centre-ville de Los Angeles. Là, aucune pancarte ou affiche indiquant que l'on était au bon endroit. Soudain, des agents de sécurité austères, vêtus façon Men in Black. Leur montrer patte blanche pour que, une fois «rassurés», ils vous entraînent de l'autre côté du rideau. Oui, oui, un vrai rideau.

Là, après identification, vous passez le portique de sécurité. Et posez un pied dans une manière d'antichambre de The Force Awakens : étalage de jouets et de jeux vidéo, mannequins, costumes... Coucou, ici R2D2, C3PO et le p'tit nouveau, BB-8. Miiiignon!

Ok, il faut l'avouer: l'excitation vient de grimper d'un cran. D'autant que, oui monsieur, oui madame, il est à présent permis de prendre des photos et de les publier sur les médias sociaux. Mais attention: pas de «géolocalisation». Vous vous le faites rappeler pour la 42e fois.

La loi du silence

On l'a dit, du jamais égalé sur l'échelle de la confidentialité en semblables circonstances. Jusqu'aux acteurs, réalisateur, scénariste qui semblaient (parfois) marcher sur des oeufs au moment de répondre aux questions.

Mais, bon, quelques secrets (!) ont été arrachés à Kathleen Kennedy au cours de l'événement qui réunissait, en deux temps, la vieille garde (Harrison Ford, Carrie Fisher, le scénariste Lawrence Kasdan) et les nouveaux venus (le réalisateur J.J. Abrams, Adam Driver, John Boyega, Daisy Ridley, Oscar Isaac, Gwendoline Christie et Lupita Nyong'o).

Ainsi, cédant aux pressions (ben non!), la productrice a finalement admis (sourire amusé en coin) que Jar Jar Binks n'était pas de cette nouvelle aventure (ici, applaudissements nourris)... pas plus que les Ewoks (là, quelques «yé!» mêlés à des «ooooh» désolés).

Motus et bouche cousue par contre au sujet du destin de Luke Skywalker, mystère que l'absence de Mark Hamill aux panels de dimanche n'a fait qu'épaissir.

Il a été question du maillot de bain de la princesse Leia, du fait de «cacher» la sublime Lupita Nyong'o (sa performance en étant une en capture de mouvements), de rechausser les bottes d'Han Solo, de modèles féminins forts. Daisy Ridley a avoué s'être laissée inspirer par la chanson Be A Man (tirée de la trame sonore de Mulan) alors que Gwendoline Christie optait pour du Led Zeppelin (oui, elles ont chanté)... avant de refuser de répondre à cette question existentielle (mais «pas rapport» en contexte star-warsien) posée par un John Boyega angoissé: «Jon Snow est-il mort ou pas dans Game of Thrones

Qu'on se rassure (si besoin est), ils ont aussi abordé «les vraies affaires», parlé thèmes et personnages... dans les limites du possible. Nous y reviendrons en détail (mais sans divulgâcheries) dans les prochains jours.

Star Wars: The Force Awakens prendra l'affiche le 18 décembre.