Le film Taxi du cinéaste iranien dissident Jafar Panahi, qui a reçu samedi l'Ours d'Or de la 65e Berlinale, a déjà été vendu dans plus de trente pays, alors qu'il est interdit de diffusion en Iran, a indiqué à l'AFP son distributeur.

Taxi, chronique de la société iranienne à travers les déambulations d'un chauffeur de taxi à Téhéran, a été vendu dans une vingtaine de pays européens, ainsi qu'en Russie et en Turquie, a annoncé la société Celluloid Dreams, responsable des ventes internationales du film.

Hors d'Europe, le film sera distribué à Taïwan, Hong Kong et en Chine pour l'Asie et au Brésil et en Colombie pour l'Amérique latine. Il a aussi été vendu à une société de distribution au Moyen-Orient, a précisé Celluloid Dreams.

Des négociations sont encore en cours notamment avec le Royaume-Uni et les États-Unis, a ajouté la société de distribution internationale.

En accordant le prix du meilleur film à Taxi, très applaudi au Festival du film de Berlin, le jury a placé sous les projecteurs un cinéaste soumis à une interdiction de travailler dans son pays et de voyager à l'étranger.

Jafar Panahi s'est dit dimanche «heureux pour [lui]-même et le cinéma iranien», tout en regrettant que ses compatriotes ne puissent voir ses films, son oeuvre étant interdite de diffusion dans la République islamique.

Le cinéaste a été arrêté en mars 2010 alors qu'il préparait un film sur les manifestations contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Il a été condamné en 2011 à une interdiction de faire des films pendant 20 ans pour «propagande contre le régime».

Il a cependant depuis réussi à tourner trois longs-métrages, dont Taxi, et à les transmettre à l'étranger.