Kino fête 15 ans de courts métrages avec un gala au théâtre Rialto qui s'annonce festif. Malgré les bouleversements dans le monde du cinéma, le mouvement Kino reste plus que jamais nécessaire, disent les organisatrices de la soirée.

Espace de liberté d'expression, pépinière de la relève en cinéma-télé, laboratoire de formation continue, lieu d'expérimentations, soirées mensuelles de projections déjantées... Kino, c'est tout ça et un peu plus depuis 15 ans déjà.

Une occasion de célébrer et se rappeler qu'on peut faire du cinéma à très petit budget avec des gens qui partagent les mêmes intérêts.

«Plein de gens ont ce rêve, mais ils savent que ce n'est pas facile. Avec Kino, ils découvrent la communauté. [...] Tu peux créer sans limites et sans quelqu'un qui te dit quoi faire à cause du budget, tu peux explorer. Cela n'a pas d'âge, ni de prix», explique la directrice de Kino, Marie-Ève Lavoie.

«Kino perdure parce qu'il répond à un besoin de sentiment d'appartenance. C'est l'idée de faire partie d'un groupe qui te laisse être l'esprit libre que tu es», renchérit la comédienne Salomé Corbo qui animera encore cette année le gala Kino.

Le mouvement fonctionne avec environ 500 membres, dont 150 très actifs. Mais Kino est probablement le club le plus ouvert en ville.

«Tout le monde peut être membre de Kino, dit la directrice. On ne demande pas de CV, pas de lettre de motivation et il n'y a pas de limite d'âge. Il existe de nouveaux réalisateurs de 45 ans. D'autres reviennent à Kino aussi parce que dans leur travail, ils se sentent trop encadrés.»

Les créations de Kinoïtes sont «toujours en phase avec la société», estime Salomé Corbo et dans tous les genres: expérimental, documentaire, web, mais la fiction reste davantage prisée par les participants.

«Le côté romantique de raconter une histoire fictive attire beaucoup les jeunes encore. Ils sont moins exposés au documentaire peut-être», croit Marie-Ève Lavoie.

Invités et surprises

Le gala Kino n'est pas une soirée nostalgique. On y montrera des films de cette année avec quelques surprises, dont un court métrage méconnu, datant d'avant le film Québec-Montréal de Ricardo Trogi, président d'honneur cette année.

Il y aura aussi un vin d'honneur, un cocktail dînatoire et un spectacle avec beaucoup d'invités, dont Rémi-Pierre Paquin et Marie-Chantal Perron. Les profits de cette soirée-bénéfice représentent le quart du financement annuel de l'organisme.

«C'est une soirée pour montrer à l'industrie ce qui se passe à Kino. Beaucoup de professionnels en cinéma travaillent avec les cinéastes de Kino. Pour les gens, c'est un peu abstrait, mais là, ils peuvent voir le résultat, les films.»

Après 15 ans, on pourrait penser que le mouvement Kino se serait essoufflé. Nenni.

«Il y a toujours des gens de 20 ans qui veulent faire des films, lance Salomé Corbo. Kino, c'est le partage de la connaissance et l'émulation. Quand quelqu'un a fait Kino, tu sais qu'il est débrouillard. C'est une école en cinéma un peu comme la LNI [Ligue nationale d'improvisation] pour les comédiens. À Kino, il y a toujours eu une succession naturelle et la qualité des films est la même.»

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La gala Kino a lieu le mercredi 12 novembre au Théâtre Rialto. Billets: entre 150 $ et 500 $.