Ils étaient heureux de voir que le scénario leur laissait plus de place, mais ils se sont toutefois fait (un peu) engueuler le premier jour du tournage. Parce qu'un rôle, même quand on le reprend, ce n'est pas comme enfiler une vieille paire de pantoufles. Mais tout dissipés qu'ils puissent (prétendre) l'être, Valérie Lemercier et Kad Merad ont adoré redevenir maman et papa, le temps des Vacances du Petit Nicolas.

«Vraiment, tous les deux, on a cru que ça allait être simple, on retrouvait les mêmes personnages, ça allait être du gâteau! Eh bien, on s'est fait cueillir! On s'est aperçus qu'on avait à travailler, à jouer, que c'était un rôle. Bref, on a eu une première journée pas facile», se souvient Valérie Lemercier. «Il a fallu nous y remettre, vraiment! Et c'est très bien ainsi. C'est même ce qui est merveilleux dans ce métier: cette absence totale de certitude. Ça vous maintient professionnellement en vie», ajoute Kad Merad.

Il fait bon, vraiment très bon de les rencontrer ensemble, au naturel, après les avoir vus dans la peau des parents du Petit Nicolas. Qu'ils ont repris sans hésitation. Pas seulement parce qu'ils pensaient avoir la partie facile, mais surtout parce qu'ils ont aimé le scénario de Laurent Tirard et Grégoire Vigneron.

«Je ne fais pas automatiquement les suites, je n'étais même pas des Visiteurs 2», rappelle Valérie Lemercier. «Dans le cas du Petit Nicolas, j'avais bien aimé être du premier, mais ce qui est formidable du deuxième, c'est que Laurent nous a vraiment donné des choses à jouer. Là où nous n'étions que des parents, nous sommes aussi devenus un couple, avec des désirs qui ne sont pas liés à notre enfant. Il (coup d'oeil en direction de Kad Merad) me voudrait plus jeune, plus blonde, plus nue. Je le voudrais plus riche, plus italien, plus admiratif.»

Et Kad Merad de mentionner «l'arc dramatique plus présent» de personnages qui traversent des épisodes «de frustration, d'amour, de tendresse, de mauvaise foi, de jalousie, de lassitude». Mais attention, tout cela adapté à l'univers du Petit Nicolas, «qui est un univers très... dessiné», précise Valérie Lemercier. Un univers qui joue toujours sur deux niveaux de langage pour mieux parler aux grands comme aux petits.

Une expérience que l'acteur qualifie à l'arrivée de «très marrante». Il s'est bien amusé dans la peau du papa: «C'est un Français moyen. Il travaille dur. Il fait tourner le ménage. Mais il se prend aussi pour ce qu'il n'est pas: malgré les airs qu'il se donne, c'est un mec plutôt lâche. S'il y avait une embrouille, il ne serait pas le premier à se jeter dans la bataille. En même temps, il est très humain et il a une très jolie relation avec Nicolas, ce qui le rend attachant.»

Quant à maman... Ah, maman! «Durant les vacances, elle va découvrir qu'elle aime plaire et qu'elle plaît. Son mari qui, au début, la trouve un peu moche, se rend alors compte qu'elle n'est pas si mal. Et puis, bien sûr, c'est une gentille maman avec son fils. Mais, comme c'était souvent le cas dans ces années 60, elle est complètement dépendante de son mari», fait Valérie Lemercier.

«Oh, mais attend là! , la coupe Kad Merad. Dépendante autant que tu veux, mais en vérité, comme toujours dans les couples, c'est elle qui décide de tout.» Oh, oh! Dispute «en vrai» à l'horizon? «Et ça, c'est magnifique, complète alors Kad Merad. Ça donne toute sa saveur au film et au personnage.» Ils échangent un sourire. Bien non, pas de dispute...