L'histoire familiale de Sarah Polley, Stories We Tell, ne devait être qu'un petit documentaire, sans doute peu vu, tourné par l'actrice et réalisatrice entre deux longs métrages.

Il est plutôt devenu un sérieux aspirant aux Oscars et un premier documentaire acclamé, recevant de nombreuses accolades au sud de la frontière, incluant des prix remis par le New York Film Critics Circle et le National Board of Review.

En compagnie de la productrice Anita Lee, elle se prépare maintenant pour la saison des prix, qui se terminera, elles l'espèrent, par une statuette dorée à la soirée des Oscars.

Stories We Tell a été sélectionné sur la liste préliminaire de 15 finalistes pour l'Oscar du meilleur documentaire. Celle-ci sera réduite à cinq finalistes qui concourront pour le précieux trophée. Les nominations seront annoncées le 16 janvier.

Selon Anita Lee, Sarah Polley est extrêmement heureuse de recevoir autant d'éloges pour son film, un documentaire très personnel tournant autour d'un secret de famille.

Polley et Lee ont appris mardi leur sélection sur la liste préliminaire des Oscars, le jour même où elles recevaient le prix du New York Film Critics Circle récompensant une oeuvre non fictive.

Lee assure que la présence du film parmi les 15 finalistes est déjà un honneur, mais elle admet que Polley et elle sont prêtes à faire la promotion de Stories We Tell auprès des membres de l'Académie afin d'améliorer leurs chances d'obtenir une nomination.

«Je suis en train d'apprendre que la qualité du film ne suffit pas, que c'est (un processus) très stratégique et politique qui implique la mise en marché et une grosse machine à Oscar qui existe dans l'industrie américaine», a expliqué Anita Lee, productrice pour l'Office national du film.

«J'ai donc l'impression que c'est une loterie, mais nos chances ne sont pas mauvaises donc nous avons espoir.»

Mais peu importe l'issue, la cinéaste et la productrice sont très heureuses de ce qu'elles vivent actuellement.

«Lorsque Sarah et moi avons amorcé le projet, je ne crois pas que nous pensions faire un film qui aurait un grand public», a expliqué Lee.

«Nous faisions un film tellement personnel pour Sarah que nous voulions faire quelque chose d'authentique et, je crois, d'aussi vrai que possible. (...) Nous l'avons toujours vu comme un petit documentaire. Pour elle, c'était le petit documentaire qu'elle faisait entre deux films dramatiques, donc c'est étonnant que le petit documentaire soit finalement devenu un gros film.»