Le réalisateur canadien David Cronenberg espère que son prochain film Maps to the stars sera sélectionné pour le prochain Festival de Cannes, a-t-il confié à l'AFP jeudi, en marge du Festival international du film de Toronto.

«Je pense vraiment que c'est un film pour Cannes. Ce serait bien!», a dit David Cronenberg, ex-président du jury cannois en 1999 et qui a achevé cet été le tournage de son dernier film.

David Cronenberg avait remporté sur la Croisette le prix du jury avec Crash en 1996.

«Maps to the stars» s'annonce comme une critique féroce du système hollywoodien.

Ce film aura permis au réalisateur de tourner «pour la première fois» aux États-Unis, alors que nombre de ses films sont censés s'y dérouler.

«C'était toujours moins cher de tourner au Canada» et puis les paysages sont ressemblants, a-t-il relevé.

Ainsi pour Dead zone, «ceux de l'Ontorio ressemblent à la Nouvelle-Angleterre, de même pour History of violence, censé se dérouler dans l'Idaho (nord-ouest). Mais pour Hollywood c'était différent. Nous n'avons pas de palmiers ici!», s'est-il exclamé.

«Même si la majeure partie du film a été tournée au Canada, il y avait des scènes sur Hollywood Boulevard, Rodeo Drive, le château Marmont ou encore le fameux signe Hollywood qui ne pouvaient pas être tournés ailleurs pour une question d'authenticité».

Le film est servi par de nombreuses stars comme Julianne Moore, John Cusack et Robert Pattinson. Le héros de Twillight, que Cronenberg avait embauché pour son dernier opus Cosmopolis «était partant pour un autre film, sans en tenir le rôle principal».

Cronenberg, dont l'univers très kafkaïen est connu à l'international essentiellement depuis «La Mouche» (1986), était l'invité d'honneur d'une conférence de presse de présentation de l'exposition Cronenberg project qui aura lieu du 1er novembre au 19 janvier à Toronto.

Cette exposition multisupports sera la «plus grande et la plus ambitieuse jamais montée par le Festival du film de Toronto», a souligné le patron du festival, Piers Handspring, en indiquant qu'elle serait destinée également à voyager plus tard dans le monde entier.

L'événement se veut une plongée dans l'univers très particulier d'un cinéaste qui n'a cessé de sonder l'être humain dans toute sa complexité, ses questionnements, son identité. Film d'horreur, thriller ou science-fiction, Cronenberg revient toujours ou presque sur ses thèmes fétiches, la sexualité, la psychanalyse, le corps comme terrain d'expérimentations les plus extrêmes, la relation entre l'homme et la machine.

Un premier roman en 2014

Alors que certains le qualifient de «roi des choses bizarres», lui se définit «comme un homme extraordinairement normal et ordinaire».

«Je pense que mes films sont très réalistes et très lucides. Vous pouvez dire que la réalité est parfois bizarre ou étrange. Nous avons tous des moments où on trouve la vie bizarre. Je mets simplement un focus sur ces moments».

«Nous sommes tellement occupés par toutes les choses du quotidien que nous devons faire comme comment s'habiller, comment avoir un café, comment trouver à manger, une place de parking, etc.. que nous perdons de vue combien la vie est étrange pour un être humain».

Cronenberg qui au départ pensait être écrivain comme son père, publiera son premier roman à l'automne 2014. Cet ouvrage, dont le titre n'est pas définitif, a-t-il précisé, sera publié en France par Gallimard.

Pourquoi alors avoir choisi le cinéma?

«Je n'ai pas changé. J'étais intrigué par la technologie et le mouvement underground new-yorkais dans les années 60. C'était une époque où si vous vouliez faire un film on vous disait +prends une camera, fais-le c'est tout+».

«Je n'ai jamais pensé en faire une carrière. Je suis moi-même encore surpris d'être réalisateur», confie Cronenberg, qui a fêté cette année ses 70 ans.