L'actrice espagnole Sara Montiel, icône d'Hollywood et symbole du cinéma des années 1950, est décédée lundi à son domicile madrilène à l'âge de 85 ans.

Sara Montiel, née le 10 mars 1928, était considérée comme l'actrice espagnole la plus célèbre d'Hollywood et a tourné une cinquantaine de films, dont plusieurs grands succès commerciaux.

L'actrice, saluée comme «le symbole de toute une époque et de toute une Espagne», par la société des artistes interprètes, était née dans une famille humble de paysans de la région de Ciudad Real, dans le sud de l'Espagne.

Après avoir tourné au Mexique, elle était devenue mondialement célèbre notamment avec Veracruz, un western réalisé en 1954 à Hollywood avec Gary Cooper et Burt Lancaster, et avec El ultimo cuplé, l'un des grands succès du cinéma espagnol, tourné dans son pays en 1957.

Sara Montiel, actrice mais aussi chanteuse, de son vrai nom Maria Antonia Abad Fernandez, avait fait ses débuts en 1944 avec un petit rôle dans le film Te quiero para mi, avant de tourner dans 48 films jusqu'en 1974.

Dans un extrait d'une entrevue non datée, diffusé lundi par la radio publique espagnole, la star se définissait comme une femme «très tranquille, très modeste. Enfin, Sara Montiel n'est pas normale, elle est différente, mais Antonia...», disait-elle.

Le ministre espagnol de la Culture, José Ignacio Wert, a rendu hommage à cette «icône du cinéma espagnol et ibéroaméricain», d'une «beauté très particulière», qui «remplissait l'écran comme personne».

Dans une entrevue accordée en mars à la radio espagnole Onda Cero, elle évoquait ses rencontres à Hollywood, notamment celle avec Marlon Brando en 1951.

«J'ai été une idiote. Je n'ai pas fait attention à lui. Il tournait Guys and Dolls avec Frank Sinatra et j'ai passé un après-midi à bavarder avec lui», se souvenait-elle.

«Frank Sinatra, je ne l'ai pas connu ce jour-là parce qu'il ne travaillait pas», ajoutait l'actrice, racontant qu'elle avait connu Sinatra, mais plus tard.

Ou encore un jour, alors qu'elle venait de se lever, elle s'était retrouvée face à Greta Garbo dans son jardin.

«Elle était chez moi. Je me suis levée vers midi, parce que je continuais à mener ma vie d'Espagnole. J'ai passé de nombreuses années aux États-Unis mais je prenais mon petit-déjeuner à midi, à l'heure où eux déjeunaient», a-t-elle expliqué.

«Je suis sortie dans le jardin. Mon mari était là, avec une femme, en train de jouer au tennis. Ils finissaient de jouer et sont venus vers moi. Mon mari m'a dit: «Antonia, regarde, je vais te présenter Greta Garbo». J'ai failli m'évanouir».

«Je portais une robe de chambre presque transparente. J'ai vu cette femme, ses yeux très étranges, très beaux, des yeux que je n'oublierai jamais. Des yeux d'un bleu du désert, comme ceux de Gary Cooper», a-t-elle dit.

À la question de savoir si elle se définissait comme une diva, elle a répondu: «Je sais qui je suis. C'est déjà beaucoup. Et toute ma vie j'ai eu les ongles longs et de beaucoup de couleurs différentes».

Épouse de 1957 à 1963 du réalisateur américain Anthony Mann, l'un de ses quatre maris, connue pour sa beauté voluptueuse et sensuelle, elle avait été la première actrice espagnole à rencontrer le succès à Hollywood.

Elle avait abandonné sa carrière d'actrice en 1974, pour se consacrer uniquement à la chanson.

Après Anthony Mann puis le producteur José Vicente Ramirez Olalla, elle avait épousé en 1979 son troisième mari, l'industriel espagnol Pepe Tous, décédé en 1992, avec lequel elle a adopté deux enfants, Thais et Zeus.

En 1993, elle s'était mariée pour la quatrième fois, avec le Cubain Antonio Hernandez dont elle s'est séparée en 2003.