Au petit matin, presque quotidiennement, Dustin Hoffman sort du lit, se verse un café et parcourt méticuleusement les cinq ou six journaux qui sont livrés au pas de sa porte chaque matin.

Cette routine lui plaît surtout, car elle lui permet de trouver de l'inspiration. Il aime particulièrement découvrir les histoires de personnes qui, malgré leur âge respectable, tentent sans relâche d'atteindre de nouveaux sommets.

Dustin Hoffman est sans contredit l'un d'entre eux: pour la première fois de sa carrière, l'acteur âgé de 75 ans a décidé de passer derrière la caméra. Son premier bébé, Quartet, prendra l'affiche vendredi.

«Il y a une attitude à adopter - il faut se battre contre le temps, j'imagine», a lancé le légendaire acteur au plus récent Festival international du film de Toronto, où le long métrage était projeté.

«Vous pouvez vivre votre propre théorie d'Einstein, où le temps est relatif, a-t-il ajouté. S'il y a trois actes à une pièce de théâtre, j'ai l'impression d'en être au deuxième acte.»

Coïncidence ou pas, Quartet explore des thèmes similaires en s'intéressant à d'anciens chanteurs d'opéra qui habitent ensemble à la maison Beecham, demeure pour musiciens à la retraite.

L'actrice oscarisée Maggie Smith incarne Jean, une diva irascible qui accepte de poser ses valises à la résidence mais qui, attristée et de voir ses habiletés vocales décliner, refuse avec entêtement de prendre part au concert annuel de la maison Beecham.

Les acteurs Tom Courtenay, Pauline Collins et Billy Connolly prêtent leurs traits à ses trois colocataires plus amènes.

Il est rare qu'un nouveau réalisateur puisse s'appuyer sur une telle distribution, et Dustin Hoffman a été prompt à le mentionner.

«J'ai eu peu de choses à faire», a-t-il fait valoir avec modestie.