À 41 ans, la carrière de Mark Wahlberg a le vent dans les voiles! À Hollywood, dans le genre film d'action et policier, l'ex-rappeur est désormais un acteur et... producteur d'influence. Entrevue.

Signe des temps? Le prochain film de Mark Wahlberg porte sur la corruption du monde politique municipal et les manigances d'un maire indélogeable, assoiffé d'argent et de pouvoir. Or, l'histoire de Broken City (Emprise sur la ville en version française) ne se déroule pas à Montréal ni à Laval, mais à New York, une métropole marquée au fer de la corruption bien avant que les maires d'ici quittent la scène les uns après les autres.

«Le scénario était-il sur une liste noire à Hollywood? Parce que ça fait longtemps qu'Allen [Hughes] voulait réaliser Broken City, confie Mark Wahlberg, en entrevue téléphonique avec La Presse. Quand Allen me l'a fait lire, j'ai tout de suite vu son potentiel comme film policier. Je venais d'avoir un bon succès avec The Fighter [en 2010]. Ce qui m'a sûrement aidé à trouver du financement pour produire son long métrage.»

Dans Broken City, Wahlberg incarne Billy Taggart, un ex-policier new-yorkais au passé lourd, devenu un détective privé tirant le diable par la queue et vivant de petits contrats en petits contrats. Le jour où le maire de New York (Russell Crowe) l'engage pour prendre en filature son épouse (la sémillante Catherine Zeta-Jones) qu'il soupçonne d'adultère, Billy croit que ses problèmes sont désormais réglés. Or, comme dans tout bon thriller, ils ne font que commencer...

Le détective sera alors plongé dans une cascade de crimes, de meurtres et autres scandales politiques sur fond de campagne électorale. Tout en combattant ses vieux démons. Il faut dire que l'élu sans morale, défendu par Russell Crowe, ne lâche pas facilement prise: «J'ai connu Russell en 1997 au Festival de Toronto - j'y étais pour Boogie Nights et lui, pour L.A. Confidential -, mais c'est la première fois qu'on joue dans un même film. J'ai adoré l'expérience!»

Passé trouble

Mark Wahlberg ajoute qu'il«a un penchant pour les personnages en rédemption» comme Billy dans Broken City, ces antihéros qui ont commis des fautes, mais qui prennent leur destin en main. Or, la star pourrait bien évoquer sa propre trajectoire au lieu de celle de Taggart. Adolescent délinquant issu d'une famille pauvre de neuf enfants, devenu poster boy pour Calvin Klein puis rappeur qui allait se brûler les ailes dans le ciel des teen idols, il a connu sa renaissance dans les années 90 en tant qu'acteur respecté et père de famille. Et maintenant, à 41 ans, il est producteur. Car il a ajouté depuis peu ce nouveau chapeau à sa carrière: «J'ai toujours voulu m'impliquer dans la production au cinéma, trouver du matériel et élaborer les projets à ma manière. J'aime bien contrôler mon destin», résume celui qui s'est impliqué dans la production de longs métrages et de téléséries, dont Entourage et Boardwalk Empire.

«Vous êtes l'exemple vivant qu'on peut avoir plusieurs chances et faire table rase du passé...»

«Je ne pense pas qu'on puisse oublier vraiment son passé, répond-il. À moins de ne pas avoir de conscience... Mon passé trouble ne disparaîtra jamais complètement de ma vie. Disons que je m'en sers pour bâtir mes rôles.»

«Une chose a changé, par contre, poursuit l'acteur. Plus jeune, je choisissais mes projets en fonction de réalisateurs connus et d'expérience, même si les rôles étaient moins intéressants. Maintenant, j'ai la liberté d'accepter les rôles qui me feront grandir comme acteur.»

Et le voilà sage, en plus!

Broken City (Emprise sur la ville) prend l'affiche le 18 janvier.