Ce n’est pas le bruit des casseroles qui se fait entendre dans les rues de Miami racontées dans Step Up Revolution, mais celui de la musique des Boombox. Le but est semblable : protester, manifester, se faire entendre. Rencontres percutantes et souriantes sur un air d’actualité.



« N’utilisez pas votre talent seulement pour jeter de la poudre aux yeux, mais pour dire des choses, laisser une impression et faire réfléchir les gens. » C’est, aux yeux de Stephen Boss, dit tWitch, le thème de Step Up Revolution de Scott Speer (lequel a pris la relève de Jon Chu, occupé par « un petit truc » appelé G.I. Joe : Retaliation), qui se distingue ainsi des volets précédents de la très populaire franchise où les tournois de danse ont jusqu’ici été mis de l’avant.




Et le danseur, aussi interprète de Jason (geek à lunettes responsable des effets spéciaux des chorégraphies dans les deux derniers films), de continuer : « L’idée est de faire différent chaque fois », a-t-il assuré lors de son passage récent à Montréal en compagnie du chorégraphe Christopher Scott. « Nous sommes donc passés de New York à Miami, ce qui est un énorme changement de paysage et d’atmosphère. Et cette fois, les danseurs ne s’affrontent pas en compétition, ils s’unissent, bloquent des rues, envahissent des musées, dérangent des soupers au restaurant, secouent des gens d’affaires dans des tours de bureaux. »




Tout cela pour sauver un quartier pauvre, mais ô combien vivant et dynamique de la ville, qu’un promoteur immobilier aux dents longues a décidé d’embourgeoiser. À l’origine de ces manifestations, un groupe de danseurs, The Mob (comme dans « mobilisation »), mené par Sean (Ryan Guzman), auquel Jason vient prêter un coup de main, au sein duquel Hair (Christopher Scott) fera une apparition ; et auquel se joint une nouvelle venue à Miami, Emilie (Kathryn McCormick). Il y aura, naturellement, coup de foudre puis flammèches entre celle-ci et le leader du groupe : on attend certaines choses de cette série, l’histoire d’amour au rythme de chorégraphies sexy en est une.




Parmi les numéros les plus impressionnants – et il y en a plusieurs ! – figure celui qui se déroule dans le hall d’entrée d’un édifice de bureaux. Christopher Scott en est le chorégraphe, à la demande de Jamal Sims, directeur des chorégraphies de la franchise. « Jamal, c’est mon mentor », fait le jeune homme qui s’est intéressé aux Step Up dès que le deuxième a été en chantier. « Je suis du Maryland et le film était tourné là, à Baltimore ! raconte-t-il. Il était inconcevable que je n’en fasse pas partie… mais à cette époque, je vivais à Los Angeles et je n’avais pas d’argent. »




Il en a trouvé juste assez pour un billet d’avion, il a appris une des chorégraphies en catastrophe, passé l’audition. « J’avais même ajouté un passage de danse à claquettes, car je sais que Jon Chu la pratique. À la fin, il m’a demandé d’enlever mon chapeau, j’avais les cheveux longs… et, au cas où ce soit un problème, j’ai dit : “ Je peux les couper ! ” Mais il m’a répondu que c’était parfait et que, du coup, mon personnage s’appellerait Hair. »

Musée envahi





C’est pendant le tournage du troisième film que Christopher Scott s’est mis à s’intéresser à la chorégraphie. Et il a démontré assez de talent et d’idées pour que Jamal Sims lui confie un numéro du spectacle de Miley Cyrus ; puis, pour Step Up Revolution, une partie de l’invasion du musée et du spectaculaire numéro final, et l’entièreté de la « prise de possession » de l’édifice de bureaux – pour laquelle il a eu à faire bouger 65 danseurs. « Pour moi, l’important est de créer quelque chose qui sert l’histoire et où chaque personnage peut rester lui-même, pas juste d’impressionner les spectateurs. Alors, avant de concevoir un numéro, je lis plusieurs fois le scénario et je discute longuement avec Jamal et avec le réalisateur. »




Dans ce cas, Scott Speer, qui a travaillé sur la série The Legion of Extraordinary Dancers, créée par Jon Chu, mais dont c’était le premier long métrage de danse. « Il est extrêmement à l’écoute, il n’a pas peur d’essayer, d’expérimenter et pour nous, les danseurs, c’était beau de voir combien, pour lui aussi, la chorégraphie est la star du film. Il était très protecteur des numéros de danse », assure tWitch qui, lui, n’a pas de rêves de chorégraphe, mais d’acteur.

Jamais deux sans trois





Un entêté, que celui-ci ! Il avait passé une audition pour le deuxième Step Up, mais n’avait pas été engagé. Il a alors suivi des cours de jeu… et a décroché le rôle de Jason pour le troisième. « Le personnage a même été changé pour moi : ce devait être un surfeur, c’est devenu un fan de comic books qui porte des lunettes. Moi, quoi ! » Jason, donc, montait alors à New York pour donner un coup de main aux Pirates. Ici, il est de retour chez lui, à Miami, et il est parmi les têtes pensantes des « mobs ».




Le personnage en est ravi. Le danseur-acteur, plus encore. « C’est une des choses que j’aime énormément de cette histoire. Dans les précédentes, le spectateur est… spectateur, il regarde des compétitions de danse. Cette fois, il est plus actif, dans le sens que les chorégraphies se déroulent dans des lieux publics et il est possible pour tout le monde de s’imaginer y participer. » Surtout par les temps qui courent, en ce printemps et cet été où la rue est chaude – pas seulement de canicule.




Step Up Revolution (Dansez dans les rues 4) prend l’affiche le 27 juillet.