Le festival de cinéma de genre Fantasia ne cesse de nous étonner. Pour ses 16 ans, il présente 160 films en présence de 120 cinéastes. Des documentaires osés, des animations bigarrées, des fictions amusantes et des classiques bizarres. La Presse a vu, pour vous, quelques-uns d’entre eux.



Possession


d’Andrzej Zulawski (1981)





Divorcé de sa muse, Sophie Marceau, depuis une dizaine d’années, le cinéaste polonais est retourné dans son pays et à « sa vie », a-t-il récemment déclaré au New York Times dans le cadre d’une rétrospective de son œuvre passionnante, mais rebutante aux yeux de certains. Possession a valu à Isabelle Adjani un prix à Cannes et aux Césars. Elle est hallucinante dans cette descente aux enfers métaphorique et gore, surréelle et kafkaïenne au sujet de la rupture d’un couple. Le cinéaste démontre brillamment dans Possession que la douleur morale dépasse parfois largement les blessures physiques. Du grand cinéma.

Dimanche à 20 h 30, à la Cinémathèque. (Mario Cloutier)





We are Legion : the Story of the Hacktivists


de Brian Knappenberger (2012)





Ce documentaire dévoile ce qui se cache derrière le(s) masque(s) d’Anonymous qu’on trouve dans toutes les manifestations du monde, comme celles des étudiants québécois, et encore plus sur le web. On y apprend que les hackers agissent depuis les débuts de l’ère informatique, qu’ils étaient là pour rire de l’Église de scientologie, fonder WikiLeaks, rebrancher les Égyptiens à l’internet lors du Printemps arabe et alimenter d’infos les indignés de cette année. Traitement classique, mais efficace d’un sujet fascinant, si représentatif de la société actuelle et de sa jeunesse branchée, informée et active.

Lundi 23 juillet à 22 h, au Théâtre Hall Concordia. (M.C.)





Sushi Girl


de Kern Saxton (2012)





Il y a un aspect événementiel à la projection de ce Sushi Girl à Montréal (et d’abord au Comic Con de San Diego), ne serait-ce que par la présence sur scène de l’acteur légendaire Mark Hamill (Luke Skywalker lui-même), méconnaissable dans ce thriller branché (façon Tarantino) avec ses cheveux longs et son air patibulaire de mafieux ahuri et potentiellement violent. La Sushi Girl en question nous relate l’histoire du « héros », libéré de prison après six années de retraite forcée et qui retrouve ses anciens comparses lors d’un copieux repas. Soirée qui ne sera pas qu’une célébration et rien n’ira bien dans le pire des mondes. On ne voit plus souvent Mark Hamill à l’écran ni ailleurs. Has-been ? Ce serait cruel de le qualifier ainsi. Hamill vieillit bien avec son nouveau look de crapule sordide.

Samedi à 21 h au Théâtre Hall Concordia (Aleksi K. Lepage)





Zombie Ass


de Noboru Iguchi (2011)





Voilà un titre qui annonce clairement les couleurs (ce n’est pas rose) : Zombie Ass. Et le sous-titre en rajoute : Toilet of the Dead. Souffrez-vous d’émétophobie, à savoir la peur du vomi ? Cette comédie horrifique, qui n’aurait pu être produite ailleurs qu’au Japon, pays de Takashi Miike, sera alors pour vous une sorte de défi. N’allez pas engouffrer une grosse pizza avant d’assister à la projection. Dans Zombie Ass, un mystérieux savant créé une chose hideuse, sorte d’insecte qui rend les gens malades et qui se transmet de bouche à bouche. Très funky et à prendre au 32e degré, le film n’a pour but que de provoquer le bourgeois et d’incommoder le spectateur douillet ; c’est tout à son honneur. On se croirait parfois chez John Waters, époque Pink Flamingos, ou chez Tom Six, auteur d’un certain The Human Centipede du plus mauvais goût, ou même dans le Night of the Creeps de Fred Dekker.

Samedi à minuit, au Théâtre Hall Concordia. (A.K.L.)





A Little Bit Zombie



de Casey Walker (2012)





Cette comédie d’horreur canadienne s’écoute comme un hommage aux Evil Dead de Sam Raimi et, surtout, au The Return of the Living Dead de Dan O’Bannon ! Petit budget, effets pas très spéciaux et gags en bas de la ceinture érigent cette production indépendante au sommet du mauvais goût... et c’est ainsi que s’apprécie ce genre de comédie débile. Tout vire mal quand un maringouin porteur de la maladie du zombie vient piquer un futur marié qui se transforme bel et bien en zombie. S’ensuit une succession de gags douteux alors que l’homme en question n’a d’appétit que pour de la cervelle. Mauvais goût, dites-vous ?

Samedi à 13 h 50, au Théâtre Hall Concordia (Philippe Renaud)





The Pact


de Nicholas McCarthy (2012)





Le thriller se termine sans que l’on comprenne vraiment de quel pacte il est vraiment question pendant une heure et demie, mais peu importe. Sans jamais chercher à innover ou renouveler le genre, le long métrage suit la recette du bon vieux thriller d’horreur et le fait avec une efficacité qui repose presque entièrement sur les épaules de l’actrice Caity Lotz. Sombre, sanglant et stressant, trois ingrédients essentiels à la réussite d’un bon thriller aux relents de surnaturel. Avec The Pact, le réalisateur Nicholas McCarthy, également scénariste, commet un premier long métrage honnête et divertissant. Il sera sur place pour assister à cette première internationale.

Mercredi 25 juillet à 17 h, à la salle J.A. De Sève (P.R.)