Spectaculaire

En entrevue avec La Presse, Gary Oldman revenait à cela, encore et encore, après avoir vu The Dark Knight Rises: «C'est une conclusion épique.» Il ne faisait pas de service après-vente. Il a entièrement raison. Christopher Nolan clôt avec panache et force son aventure avec le Chevalier noir, livrant le meilleur des trois longs métrages - qui est aussi, jusqu'ici, l'un des meilleurs films de l'année.




Oui, le scénario est inutilement alambiqué (The Dark Knight avait le même problème). Oui, la note mélodramatique est poussée un peu trop fort (Batman Begins jouait aussi trop pesamment de ces violons-là). Oui, Bane, le méchant de service, est difficile à comprendre (mais moins que ce que ne laissait présager les bandes annonces des débuts). Oui, il aurait été possible d'épurer le récit pour le ramener à moins de deux heures et demie (même si les 164 minutes et quelques secondes passent vite).

Mais. Mais la réalisation est impressionnante (pas seulement pour les scènes tournées en IMAX, lesquelles sont par ailleurs époustouflantes) et porte la signature d'un véritable cinéaste. Le ton, les personnages, les thèmes, tout est très «adulte» et magnifiquement exécuté; et enrobé par une trame sonore rien de moins que somptueuse - Hans Zimmer s'est vraiment surpassé.



Enfin, au sein de scènes d'action spectaculaires (le détournement d'avion du début, l'effondrement de Gotham, l'ensemble des 30 dernières minutes), les scènes plus intimes parviennent à faire (forte) impression tant les acteurs sont bien dirigés. À commencer par Christian Bale qui lève enfin, ici et là, le pied de la pédale «interprétation intense» - entre autres grâce à la présence «allégeante», féline et aussi cute que sexy d'Anne Hathaway en Selina Kyle/Catwoman.

Face à lui, Tom Hardy en Bane - le terroriste qui, huit ans après les événements survenus dans The Dark Knight, fait sortir Batman de sa «retraite» en voulant détruire Gotham - impressionne par sa capacité à moduler son jeu malgré le masque qui lui couvre une partie du visage. Reprenant les rôles d'Alfred, Jim Gordon et Lucius Fox, Michael Caine, Gary Oldman et Morgan Freeman sont les pros que l'on sait dans leur représentation des trois figures paternelles de Bruce Wayne.

Quant aux deux nouveaux venus, Joseph Gordon-Levitt et Marion Cotillard, ils s'intègrent parfaitement dans l'univers sombre de Chevalier noir: le premier insuffle innocence et force à un jeune policier que l'on devine promis à un destin plus grand que sa modeste stature ne le laisse présager; et la seconde incarne avec classe la riche philanthrope qui travaille fort à faire sortir Bruce Wayne de son manoir.

À noter que revoir Batman Begins et The Dark Knight avant de découvrir The Dark Knight Rises n'est pas une obligation, mais permet de mieux apprécier certains méandres du scénario.

Bref, chapeau bas, Mr. Nolan!



The Dark Knight Rises prend l'affiche demain.

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Drame de Christopher Nolan. Avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway, Gary Oldman, Joseph Gordon-Levitt. 2h45