Andrew Garfield et Emma Stone se sont rencontrés sur le plateau de The Amazing Spider-Man où ils incarnent Peter Parker et Gwen Stacy. Premier amour pour les personnages est devenu nouvel amour pour les acteurs. Rencontre avec deux vedettes montantes qui se sont prises dans les filets l'une de l'autre.







Andrew Garfield
: «mériter les rôles»



Marc Webb admet qu'il a été terrifiant de choisir l'acteur qui incarnerait Peter Parker. Mais il avait noté la performance d'Andrew Garfield dans Boy A, où il joue un adolescent qui a commis un meurtre pendant son enfance. «Il y fait preuve de cette intensité et de cette concentration que je recherchais. Il lui restait à me prouver qu'il pouvait être convaincant en adolescent», indique-t-il.

Il l'a fait. Il faut dire que le jeune homme ne fait pas ses 29 ans. Sa silhouette dégingandée, sa manière de regarder vers le sol, sa façon un peu gauche d'amorcer les phrases rappellent ce temps où l'on est sur le seuil de l'âge adulte. Bref, il fait illusion quand on lui met des mots d'adolescent à la bouche. Mais le jeune homme lui-même fait preuve d'une maturité et d'une humilité qu'il fait bon voir en terre de Hollywood.

Ainsi, c'est avec modestie et respect qu'il s'est senti «destiné» à incarner Peter Parker. «Je me sentais comme lui, à l'adolescence. J'étais un type malingre, un outsider. J'étais prisonnier dans ma propre peau et j'ai trouvé de l'espoir dans les combats que Peter menait semaine après semaine dans les comic books», raconte-t-il.

Mais, «destiné» ou pas, il a décroché le rôle en passant une audition. Une étape à laquelle il tient. «Certains acteurs ont acquis un niveau de notoriété qui fait qu'on leur offre des rôles sur leur valeur financière, même s'ils peuvent ne pas servir l'histoire de la manière qu'il faudrait. Je ne dis pas que je suis dans cette position, mais c'est quelque chose que je crains. Il est gratifiant de mériter quelque chose plutôt que de se le faire donner. C'est aussi un moyen de garder les pieds sur terre, de rester humble et d'apprécier ce qu'on a.»

Et pour apprécier, il a apprécié! Il faut le voir s'illuminer quand on lui parle de sa rencontre avec Stan Lee, mythique créateur de Spider-Man et de nombre de superhéros. «J'ai été nerveux pendant deux ans à l'idée de faire ce film, puis à le tourner. Tous les jours, il yavait quelque chose pour me faire trembler.

«Mais quand j'ai rencontré Stan Lee, rien. Parce que... c'est comme s'il n'était pas réel. Il est trop iconique pour être réel! Donc je n'étais pas nerveux. On a parlé. Il est extraordinaire, il est tout ce que vous pensez qu'il est. J'ai vraiment compris à ce moment-là tout ce qu'il a donné aux enfants, en matière d'espoir et de joie. C'était comme être dans une pièce avec Mickey Mouse.»

Emma Stone : «ma cause: l'originalité»

Tout, en Emma Stone, est impressionnant. Sa voix basse, son rire à la fois enfantin et sexy, sa haute taille, sa façon d'être, très posée, qui peut sans préavis «s'ouvrir» et laisser apparaître la très jeune femme de 23 ans. Marc Webb connaissait son travail et savait qu'elle possédait «cet humour, mais également cette profondeur émotive dont il avait besoin puisque la relation entre Gwen et Peter est au coeur du film».

Il a donc joint l'actrice, dont le personnage ne lui était pas familier. «Je n'ai jamais lu de comic books, j'ignorais qui était Gwen. Mais j'ai fait mes devoirs avant l'audition et je suis tombée amoureuse de cette fille, de son histoire épique et tragique.» Elle a ensuite obtenu le rôle de Gwen Stacy. «Même si je suis moins voluptueuse qu'elle. Malheureusement», dit-elle en riant, parce qu'il est important pour elle que le personnage soit «la fille d'à côté», celle à qui il est possible de s'identifier, «un modèle réaliste», tout en conservant bien sûr le look emblématique du premier amour de Peter Parker - le bandeau dans les cheveux blonds étant, à ce titre, incontournable.

Premier amour, donc. «Peter et elle ont beaucoup en commun. Ils aiment les sciences, bien sûr. Mais quelque chose de plus profond les rapproche. Il a perdu ses parents et n'est pas à l'aise pour exprimer sa peine à tante May et oncle Ben. Mais Gwen peut comprendre ce sentiment d'abandon parce qu'elle perd son père un peu tous les jours: il est policier et elle le voit quitter la maison chaque matin sans savoir s'il rentrera.»

Ils tombent ainsi amoureux l'un de l'autre. Amoureux façon premier amour. Là était le défi pour Emma Stone, rendre à l'écran cette histoire qui l'a renversée à la lecture du scénario. «Gwen est totalement, complètement amoureuse de Peter. C'est tellement beau que je voulais, pour rendre justice à ce sentiment, expérimenter de nouveau, réellement, comment on se sent quand on tombe amoureux une première fois, avec un coeur qui n'a jamais été brisé. Cet amour à la vie, à la mort. Pour cela, il me fallait désapprendre, avoir de nouveau 17 ans.» La relation amorcée durant le tournage avec Andrew Garfield indique qu'ils y sont parvenus - au moins à un certain degré.

La question n'a toutefois pas été abordée en conférence de presse. Comme s'il était implicitement reconnu que ce jeune couple mérite mieux que le traitement «potins». Même si les deux acteurs sont conscients d'être à présent très «visibles» dans l'oeil public. «Mais ça ne me donne aucune prétention à m'investir dans des causes qui ne sont pas miennes. Je ne suis pas politique, je ne prendrai jamais position publiquement sur ce sujet, souligne Emma Stone. Ce n'est pas mon rôle d'être la championne de quelque cause que ce soit à part celle de l'originalité, c'est la seule chose envers laquelle je me sens une responsabilité publique.»