Certains longs métrages réussissent si bien le mariage de la comédie et du drame que les épithètes deviennent inutiles. Amador, de l’Espagnol Fernando Leon de Aranoa, est de ceux-là. Drame léger, comédie dramatique? Peu importe.



Jeune immigrée latino-américaine à Madrid, Marcela (la Péruvienne Magaly Solier, vedette du film La teta asustada) vivote, mais finit par trouver un emploi qui consiste à soutenir un vieux malade, Amador (Celso Bugallo). Les deux se lient d’amitié, mais la mort de l’homme place Marcela dans une situation impossible. Enceinte et vivant avec un revendeur de fleurs volées qui lui est infidèle, la jeune femme fait semblant que l’homme est toujours vivant afin de conserver son salaire.

Voilà pour le mélodrame. Le cinéaste traite la vie de ces gens simples avec pudeur et intelligence. Rien n’est surligné. Au contraire, l’humour abonde sous la forme de malentendus, côtoyant un certain mystère et une poésie créée par de belles compositions cinématographiques.

Une douce musique et des personnages secondaires savoureux complètent ce tableau, tout en nuance, qui nous fait réfléchir sur la vie, l’amour, l’argent et la mort.

Le récit ne comporte aucun préjugé ou morale à cinq sous, posant simplement la question: que ferions-nous à la place de ces humains qui restent du côté des vivants?

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Amador. Comédie dramatique de Fernando Leone de Aranoa. Avec Magaly Solier et Celso Bugallo. 1 h 52.