Alors que Mirror Mirror de Tarsem Singh est allé jouer du côté lumineux du miroir magique en présentant une comédie familiale souvent bébête, mais visuellement magnifique, Snow White and the Huntsman de Rupert Sanders s’installe de son côté sombre.







Et nous y fait passer beaucoup plus de temps que nécessaire en compagnie de Kristen Stewart qui, en Blanche-Neige, ne parvient pas à se défaire des moues de la Bella de Twilight et dont l’accent britannique fluctue selon l’inspiration du moment; de Charlize Theron en marâtre glaciale et toute puissante… mais qui se tape parfois des crises de nerfs façon midinette – ce qui est beaucoup moins terrifiant que son regard qui tue; et Chris Hemsworth en chasseur rappelant Thor.

Bref, aussi forte visuellement qu’elle est faible narrativement, cette courtepointe formée de scènes «empruntées» à Princesse Mononoke, Willow, The Princess Bride et autres Robin Hood: Prince of Thieves, raboutées les unes aux autres parfois à la va-vite, aurait pu être amputée d’une bonne demi-heure.




Le long métrage serait sorti gagnant de l’élimination de quelques parenthèses inutiles à la progression du récit, entre autres le passage dans la forêt enchantée – un clin d’œil à Disney? Si c’est le cas, c’est bien la seule chose qu’il reste du film d’animation qui a revisité en l’édulcorant le conte couché sur papier par les frères Grimm – lesquels avaient déjà, eux aussi, ajouté quelques larmes d’eau de rose.

Beau, mais brutal, Snow White and the Huntsman nous met en présence d’une sorcière meurtrière qui, pour conserver son éternelle jeunesse, se nourrit de l’«essence» de demoiselles. Quand ce n’est pas pire. Dans le donjon de son château, elle retient prisonnière la fille du roi, qu’elle a tuée, pour régner allègrement (façon de parler) sur le royaume. La jeune fille s’échappe, la vilaine reine expédie un chasseur pour la traquer dans la forêt maléfique. Sauf que les deux font la paire, s’allient à une bande de nains et… on connaît la chanson – qui réserve quand même quelques bons revirements et plusieurs moments visuellement spectaculaires.

Mais ce n’est pas assez pour faire oublier les lacunes d’un scénario éparpillé et d’une réalisation à l’avenant: Rupert Sanders, dont c’est le premier long métrage, a jusqu’ici travaillé en publicité et sait fabriquer des images magnifiques. Il lui reste à découvrir comment les utiliser pour faire un film.

_________________________________________________________________


* * 1/2


SNOW WHITE AND THE HUNTSMAN (V.F.: BLANCHE-NEIGE ET LE CHASSEUR). Conte de Rupert Sanders. Avec Kristen Stewart, Charlize Theron, Chris Hemsworth. 2h07.