Personne n’attendait un troisième Men in Black, surtout après la déception qu’avait causée le deuxième volet de la franchise, sorti il y a dix ans – soit cinq ans après la très agréable surprise qu’avait constituée le premier. Eh bien, malgré des problèmes de scénario et un 3D qui n’était pas nécessaire, Men in Black 3 est un retour vers le passé assez réussi.



Retour vers le passé qui se fait de deux manières. D’abord, l’intrigue se rapproche davantage du récit original – en tout cas, en esprit, puisqu’on est plus dans l’exploration de la relation entre les personnages que dans le gag pour le gag. Ensuite, son moteur est un voyage dans le temps.




Celui-ci s’avère un peu chaotique, mais il comporte assez d’éléments positifs pour que l’on passe un bon moment en compagnie de l’agent J (Will Smith, toujours aussi verbomoteur et débordant d’énergie), de l’agent K (Tommy Lee Jones, à la mine toujours aussi patibulaire) et... de l’autre agent K (Josh Brolin, qui a eu le défi d’incarner le K des années 60, défi qu’il relève avec brio, sans imiter à outrance les manières de son aîné, mais en captant l’essentiel – et la voix).

Bref, Boris the Animal (Jemaine Clement de Flight of the Conchords, aussi bizarre qu’inquiétant) s’évade de sa prison lunaire, retourne dans le passé et tue celui qui a ruiné sa vie, l’agent K. Dont, de retour dans le présent, tout le monde a oublié l’existence. Sauf l’agent J, qui va filer en 1969 pour sauver son partenaire et rétablir la ligne du temps.

Il y a... disons, des trous noirs dans cette intrigue très inspirée de celle de Back to the Future (Barry Sonnenfeld ne cachait pas, en entrevue, avoir étudié encore et encore le film de Robert Zemeckis); le revirement final, qui joue avec la corde «violon» (vous savez, celle des sanglots longs, etc.), sera, pour certains, de trop.

Mais il y a aussi de très bons moments, dans les dialogues comme dans l’action (le climax à Cap Canaveral au moment du lancement d’Apollo 11), dans les nouveaux personnages (en particulier Griffin, oracle extraterrestre incarné avec sensibilité par Michael Stuhlbarg, qui parvient à faire oublier qu’il est «le gars des vues» du récit, celui qui «arrange» l’intrigue, ou essaie de l’arranger) et dans les apparitions-surprises: Bill Hader en Andy Warhol est un pur délice, et que dire des «extraterrestres» apparaissant sur les écrans de surveillance du QG des hommes en noir, tels Lady Gaga, Tim Burton et autres Justin Bieber!

Bref, pas de quoi broyer du noir.



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MEN IN BLACK 3 (V.F. : HOMMES EN NOIR 3) Comédie de science-fiction de Barry Sonnenfeld. Avec Will Smith, Josh Brolin, Tommy Lee Jones, Jemaine Clement. 1 h 46.