Décidément, l'ère est aux réalisateurs québécois à la barre de productions américaines.







Après Ken Scott à la tête d'une version hollywoodienne de Starbuck, voilà que Charles-Olivier Michaud (Snow and Ashes, Sur le rythme) réalisera son premier film américain, One Square Mile, dont le tournage aura lieu à Seattle en août.

Si on ne connaît pas encore la distribution de Starbuck, on sait que Michaud travaillera avec Richard Jenkins, comédien américain dont la réputation n'est plus à faire, et le Canadien Cameron Bright, vedette montante de 19 ans.

Ne tarissant pas d'éloges sur le jeune Bright, Michaud est carrément aux anges de travailler avec Jenkins. Car c'est à cet acteur, connu pour ses rôles dans The Visitor, Burn After Reading et Six Feet Under, que Michaud a pensé lorsqu'il a lu le scénario.

À la Good Will Hunting



Ce film à petit budget (5 millions de dollars américains, selon Variety) raconte l'histoire de Coleman (Jenkins), ancien entraîneur d'athlétisme reclus qui prend sous son aile Drew (Bright), jeune athlète rebelle issu d'un milieu défavorisé.

«Hollywood a le don de créer des histoires où des gens n'ayant rien en commun finissent par se rapprocher, dit Charles-Olivier Michaud. Lorsque j'ai lu le scénario de Josh Campbell, ça m'a rappelé Good Will Hunting même si ce n'est pas la même histoire. Dans One Square Mile, la relation entre le vieil entraîneur et le jeune athlète sera bien définie, mais tout en retenue.»

Et Richard Jenkins là-dedans? «Il faisait partie de ma vision, dit Michaud. Pour le rôle de Cameron, j'ai tout de suite pensé à lui. Ce n'était pas nécessairement le premier choix de la production, mais j'ai insisté. Nous avons pris contact avec son agent et M. Jenkins m'a appelé. Durant deux heures, nous avons discuté et c'était comme une entrevue inversée. Jenkins voulait me connaître (rires). Il avait regardé Snow and Ashes et avait apprécié la force des personnages. Entre nous, les choses ont cliqué.»

Résultat: Richard Jenkins, qui a un bon réseau à Hollywood, a sollicité d'autres comédiens connus qui pourraient se joindre à la production. «On a de superbes nouvelles à venir pour des acteurs de soutien», assure Michaud.

Quant à Cameron Bright, il est surtout connu pour son rôle d'Alec dans la série Twilight. Michaud voit chez lui un grand potentiel. «C'est un jeune très talentueux, dit-il. Cameron est un vrai acteur. Il sait donner de la profondeur à ses personnages.»

Six candidats réalisateurs



C'est l'agent de Charles-Olivier Michaud en Californie qui lui a déniché le projet du film. «En novembre, il m'a appelé en me disant qu'il m'envoyait un scénario. Il croyait que j'avais la sensibilité pour le réaliser. Je devais lire le texte et le rappeler le jour même!»

Invité à se rendre en Californie - où il a d'ailleurs étudié le cinéma -, Michaud a rencontré le scénariste du film, les producteurs, le directeur artistique, etc. «On m'a demandé de donner ma vision sur la façon de le faire. Et ils ont accroché», dit le réalisateur. Michaud n'était pas seul en lice; six candidats ont été pressentis.

Rêve-t-il d'aller travailler plus au sud et de ne plus revenir? Non. Charles-Olivier Michaud désire faire des films. Point barre. «J'ai des projets avec des producteurs québécois. J'ai des projets avec des Américains. Je suis aussi excité de faire des films au Québec qu'ailleurs. C'est ce que je veux faire depuis que j'ai vu Indiana Jones et la dernière croisade, à l'âge de 9 ans. Faire des films, c'est un rêve d'enfant. Et dans le cas présent, je me sens surtout privilégié de travailler avec Richard Jenkins.»