La réalisatrice chilienne Marialy Rivas signe, avec Joven y alocada, un deuxième long métrage énergique et intelligent sur la jeunesse d’aujourd’hui. Le traitement est original, tendre et amusant, même s’il ne s’agit pas, comme telle, d’une comédie pure.



Le titre vient du nom de blogueuse de la jeune Daniela, 17 ans, signifiant jeune et étourdie en français. Elle se dit «fofolle» parce qu’elle ne pense qu’à ça. Sur internet, Daniela multiplie les confidences sur ses envies, ses fantasmes et ses expériences sexuelles autant avec de jeunes hommes que de jeunes femmes. Ultrareligieuse, sa famille l’apprend et tente de freiner, en vain, ses envies.

La force du propos de la cinéaste est de ne juger ni les uns ni les autres dans cette chronique douce-amère sur le passage à l’âge adulte. De toute évidence, la cinéaste parle de quelque chose qu’elle connaît bien. Utilisant le vocubulaire web et un montage rusé, Mme Rivas nous donne accès à la psyché adolescente de brillante façon.

Joven y alocada a recolté un prix mérité à Sundance. On comprend le jury d’avoir été charmé par la fraîcheur d’un film qui sait surprendre et faire réfléchir tout à la fois.

À notre époque hautement moraliste, cependant, soyez avisés que certaines scènes, quoique présentées avec pudeur, de la sexualité adolescente pourraient choquer les âmes sensibles.

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Joven y alocada. Comédie dramatique de Marialy Rivas. Avec Alicia Rodríguez, Aline Küppenheim et María Gracia Omegna. Durée 1 h 36.