Un peu à la manière d’un film d’Emmanuel Mouret, il émane de Damsels in Distress un délicieux parfum suranné. Comme si de jeunes gens d’aujourd’hui s’exprimaient à la façon d’hier en empruntant un comportement directement issu d’une époque révolue. De tous les films qu’a proposés Whit Stillman jusqu’à maintenant, Damsels in Distress est sans contredit celui qui emprunte les plus francs accents de comédie.



Comme toujours dans le cinéma du réalisateur de Metropolitan, qui n’avait rien offert depuis The Last Days of Disco (1998), le film repose d’abord et avant tout sur l’écriture et la qualité des dialogues. À cet égard, cette plus récente offrande se distingue avantageusement.

Le récit s’attarde à décrire les efforts de quelques étudiantes d’une université fictive, parmi lesquelles la très déterminée Violet (Greta Gerwig), pour améliorer la vie du campus. Comme elles estiment l’esprit général un peu trop machiste à leur goût, ces jeunes femmes consacrent du temps à mettre sur pied des activités sociales propres à favoriser le bien-être des étudiants. Et à éduquer au passage quelques mecs qui ne savent pas trop distinguer leurs couleurs.

Elles concentrent aussi leurs efforts à tenter de créer une nouvelle folie dansante appelée la «Sambola». Qui, espèrent-elles, se répandra sur le continent comme une traînée de poudre.

L’humour que privilégie Whit Stillman est fin, parfois diffus, souvent en creux. Si les actrices modulent parfaitement leurs partitions (mention à Greta Gerwig), force est de constater que l’ensemble manque parfois un peu de nerf.

Comme un film de Rohmer, Damsels in Distress ne ralliera assurément pas tous les publics. Il saura séduire en revanche ceux qui se laisseront gagner par cette vision tout à fait originale de la vie étudiante.

À l’affiche en version originale anglaise seulement.




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DAMSELS IN DISTRESS. Chronique sentimentale réalisée par Whit Stillman. Avec Greta Gerwig, Carrie MacLemore, Megalyn Echikunwoke, Ryan Metcalf. 1h39.