Même s'il est peu concluant, cet exercice de «rajeunissement» n'a rien d'un lamentable échec: les producteurs et le scénariste (Yann Samuell, aussi réalisateur) ont eu l'excellente initiative de ne pas travestir le récit en le «post-modernisant» à coup de références à la mode pour les plus jeunes générations. Cette nouvelle version reste donc plus ou moins respectueuse de son modèle, mais n'y ajoute à peu près rien.



On y retrouve donc, à l'aube des années 60 dans quelque recoin de province, des petits garçons dégourdis qui se chamaillent jusqu'à se livrer bataille, village contre village, école contre école, à coups de prunes, de bâtons et de cerises sauvages, pour le plaisir brut et immédiat de la chose.

L'humour est badin, les «bons mots» et les répliques, voulues mémorables, fusent artificiellement de part et d'autre; le rythme est bien maintenu, si bien qu'on ne s'ennuie jamais devant ce spectacle qui, entre deux gags, propose quelques moments de tendresse et quelques leçons de vie.

Mais cette refonte léchée de La guerre des boutons rappelle avec quelle intelligence et quel tact, chez nous, André Melançon et ses scénaristes avaient repris les bases de l'histoire pour en faire autre chose: cette fameuse et inoubliable Guerre des tuques, le plus bel hommage rendu au film d'Yves Robert.




La guerre des boutons. Comédie de Yann Samuell. Avec Éric Elmosnino, Alain Chabat, Mathilde Seigner. 1h45.