Ça s’appelle Les Vivants. Drôle de titre pour un film traitant d’un sujet dont il ne faut pas rire, mais un sujet en or pour le premier documentaire du cinéaste montréalais d’origine mexicaine Eduardo Lucatero : la mort, telle que racontée par... des thanatologues. Des embaumeurs. Des gérants de salons funéraires. Un bon flash bien développé dans ce documentaire un peu trop figé.



Lucatero a déjà deux longs métrages de fiction (Corazon Marchito, 2007, et Preludio, 2010) dans son curriculum. Les Vivants est son premier documentaire, dont la grande réussite est d’être aussi attachant que respectueux grâce à la qualité des personnages dont on suit le parcours sur presque quatre ans.

Le documentaire débute dans les classes de thanatologie du cégep de Rosemont. On rencontre trois étudiantes, dont l’une vit un retour à l’école motivé (en partie) par son deuxième mariage avec Philippe, gérant d’un salon funéraire. Le métier fascine, et le réalisateur ratisse large.

Au fil du récit, on passe de l’apprentissage de ce métier au rapport que les apprentis thanatologues entretiennent eux-mêmes avec la mort, à différents degrés : les jeunes femmes ont encore tout à découvrir de la relation qu’elles devront créer avec leurs clients.

Les Vivants n’est cependant pas sans quelques maladresses : son ton un peu trop didactique, l’utilisation d’images qui n’ont d’autre but que de faire joli, et une propension à sauter un peu trop souvent d’un thème à l’autre, d’une histoire personnelle à une explication terre-à-terre de l’industrie du funéraire. Mais notre curiosité à l’égard de ce métier et de la mort est telle qu’on reste collé à ce film jusqu’à la fin, et Lucatero nous donne une vision riche et complète de son sujet. Un premier documentaire captivant et rempli de promesses.

LES VIVANTS


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Documentaire d’Eduardo Lucatero


1h17