L'approche surannée qu'emprunte Terence Davies pour évoquer le drame intime figurant au coeur de son nouveau film The Deep Blue Sea ne sera pas du goût de tous. Le rythme est alangui; les images baignent dans une lumière laiteuse rappelant la vieille époque; et le jeu des acteurs est empreint de sobriété, voire de minimalisme.



À cet égard, on reconnaît le style d'un cinéaste qui a fait sa marque avec Distant Voices, Still Lives et The Long Day Closes, deux films ayant aussi pour cadre l'Angleterre de l'après-guerre. Les séquelles du conflit mondial sont d'ailleurs encore très présentes dans cette adaptation d'une pièce écrite par le dramaturge britannique Terence Rattigan.

Se déroulant «autour des années 50», l'intrigue relate le parcours d'une jeune femme (Rachel Weisz), mariée à un juge haut placé (Simon Russell Beale), qui s'engage dans une liaison extraconjugale avec un ancien pilote de l'armée (Tom Hiddleston).

Défilant le cours d'une journée, le récit évoque le cran d'une femme qui décide de suivre son coeur et ses désirs plutôt que sa raison, à une époque où un tel comportement était très choquant. À l'aide de retours en arrière, Davies s'attarde ainsi à décrire les sentiments qui animent une femme ayant découvert le plaisir sexuel au cours d'une aventure extra conjugale. Vivant désormais en couple avec son amant, Hester doit pourtant se rendre compte - et c'est douloureux - que l'amour qu'elle porte à son homme est beaucoup plus grand que celui qu'elle reçoit en retour.

Terence Davies illustre cette histoire de triangle amoureux avec beaucoup d'élégance. Il affiche aussi une grande méticulosité dans les moindres détails de sa mise en scène. The Deep Blue Sea bénéficie également de la composition vibrante de Rachel Weisz. Cela dit, l'approche un peu froide que privilégie le cinéaste maintient trop souvent le spectateur à distance.







THE DEEP BLUE SEA. Drame romantique réalisé par Terence Davies. Avec Rachel Weisz, Tom Hiddleston et Simon Russell Beale. 1h38.